À quelques dizaines de mètres des pistes aériennes, quelques jeunes de Faa’a bâtissent une nouvelle barrière pour leur fa’a’apu. Dans ce quartier de Hotuarea, l’activité continue. Presque comme si de rien n’était.
« On a des gestes barrières à appliquer comme tout le monde. On doit s’habituer à travailler avec le masque, ou on a droit à une visière », confie Steve, service civique au fa’a’apu de Hotuarea.
Si les ventes et le travail de la terre se poursuivent, les relations sociales, elles, sont devenues bien différentes.
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« Ça a beaucoup changé, déplore Naumi Tapi, gérante du pôle agriculture et CDL de Hotuarea. Parce que nous, c’est un quartier familial, on est habitué à s’embrasser, à se donner la main, à se prendre dans les bras. Aujourd’hui avec cette maladie, on a peur d’aller vers l’autre. Donc à cause de ça, on est obligé d’éviter cette jeunesse, obligé d’éviter nos parents. »
Dès qu’un habitant est suspecté d’avoir la covid-19, il est testé et isolé pendant 7 jours. Et les bien-portants font preuve de solidarité. Certains étaient employés dans l’hôtellerie ou la restauration, et souffrent de la crise.
« Il y en a qui ont perdu leur travail et il y en a à qui on a diminué les horaires, explique Yannick Tevaearai, le président de l’association Hotuarea Nui. Au lieu de faire plus de 8 heures, il font 4 heures, d’autres qui font 6 heures, voilà un peu les problématiques dans le quartier. »
Les couturières de l’association fabriquent des masques. Quant aux fruits et légumes, ils profitent aux habitants du quartier, à 500 ou 1000 Fcfp le sac. Une belle démonstration de résilience, dans un quartier habitué à surmonter les défis.