Tahiti est en phase d’épidémie : les communes touchées sont Mahina, Arue, Papeete (quartier Taunoa), Faa’a, Papearii. Moorea est en phase d’alerte : la commune touchée est Papetoai.
Le bureau de Veille sanitaire rappelle que la dengue de type 2 n’ayant pas circulé dans le Pays depuis l’an 2000, la population est faiblement immunisée et l’épidémie pourrait être de grande ampleur. Les personnes de moins de 20 ans ou arrivées en Polynésie française après 2000 sont les plus à risque d’être infectées. Attention également dans le reste du Pacifique : la Nouvelle-Calédonie est également en épidémie de dengue 2.
Au-delà des actions de lutte anti-vectorielle mises en oeuvre par la direction de la santé (Centre d’hygiène et de salubrité publique) avec la collaboration des communes, chacun peut être acteur pour limiter l’ampleur de cette épidémie par les actions suivantes :
1) Pour ne pas être infecté :
– éliminez chaque semaine les gîtes larvaires autour de votre domicile et de votre lieu de
travail
– protégez-vous des piqûres de moustiques (répulsifs, moustiquaire, diffuseurs…)
2) Si vous avez de la fièvre supérieure à 38°C, consultez un médecin. Ceci est d’autant plus
important si vous venez de Tahiti et vous rendez dans une autre île de Polynésie française,
non touchée par ce virus.
3) Si vous avez la dengue :
– protégez-vous des piqûres de moustiques pendant 10 jours
– limitez vos déplacements, pour ne pas contaminer d’autres zones géographiques.
> La dengue de type 1 circule toujours
Par ailleurs, la dengue de type 1 continue de circuler à Tahiti, Moorea, Raiatea, Tahaa, Nuku Hiva, Rangiroa. 33 cas ont été confirmés et 15 cas sont probables (24 cas en semaine 17 et 24 cas en semaine 18). Parmi eux, 9 enfants de moins de 15 ans
La direction de la Santé invite les personnes à consulter rapidement un médecin en cas de fièvre supérieure à 38,5°C d’apparition brutale et de douleurs musculaires et articulaires. La consultation permettra de confirmer le diagnostic et de prendre l’ensemble des mesures de lutte contre les moustiques porteurs du virus sur le terrain.
> La loi modifiée
Le bureau de Veille sanitaire rappelle que la loi sur les maladies à déclaration obligatoire a été révisée, la précédente version datant de 1911. Le 1er avril 2019 a été promulguée la nouvelle loi du pays, relative à la transmission de données individuelles à la direction de la Santé. L’arrêté d’application a été présenté en Conseil des ministres le 17 avril 2019.
L’arrêté d’application prévoit 44 maladies à déclaration obligatoire selon deux modalités :
– signalement immédiat pour les maladies qui nécessitent une intervention urgente afin de stopper leur propagation
– notification dans les 48h pour les maladies ci-dessus et celles qui ne nécessitent pas d’intervention rapide, mais dont surveillance est nécessaire pour quantifier un problème de santé, conduire et évaluer la politique de santé publique.
Trois modalités d’anonymisation des données sont prévues :
– les maladies qui font l’objet d’un registre nominatif (pas d’anonymisation) : cancer, tuberculose, lèpre, rhumatisme articulaire aigu ;
– les infections sexuellement transmissibles, anonymisées par le déclarant (biologiste ou médecin clinicien qui réalise le diagnostic) : infection par le VIH, syphilis, hépatite B aiguë et chronique ;
– toutes les autres maladies, anonymisées par le médecin du Bureau de veille sanitaire, après investigation éventuelle : angiostrongylose nerveuse, autres arboviroses, autres pathologies infectieuses, botulisme, brucellose, charbon, chikungunya, choléra, coqueluche, creutzfeldt-Jacob et autres ESST, dengue, diphtérie, fièvre jaune, fièvre typhoïde/paratyphoïde, fièvres hémorragiques virales, filariose, hépatite aiguë A, C et E, hépatite chronique C, infections invasive à méningocoque, légionellose, leptospirose, listériose, orthopoxviroses dont la variole, paludisme, peste, poliomyélite, rage, rougeole, saturnisme, tétanos, TIAC, tularémie, typhus exanthématique, Zika.
Les informations déclarées sont enregistrées dans des fichiers informatisés dans des conditions préservant la vie privée des personnes concernées, créés et tenus à jour par l’autorité de santé. Ces fichiers sont conformes aux prescriptions édictées en matière de traitement de données à caractère personnel par la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 révisée en 2018.
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