Christian Antivackis, animateur de jeux de société : « j’adore partager »

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Il n’y a pas d’âge pour se lancer dans sa passion, Christian Antivackis en est la preuve. À 50 ans et après avoir occupé plusieurs postes à responsabilité au fenua, il est devenu animateur de jeux de société et président, depuis janvier, de l’association de jeux TikiLudique.

Publié le 26/05/2024 à 10:30 - Mise à jour le 27/05/2024 à 10:02

Il n’y a pas d’âge pour se lancer dans sa passion, Christian Antivackis en est la preuve. À 50 ans et après avoir occupé plusieurs postes à responsabilité au fenua, il est devenu animateur de jeux de société et président, depuis janvier, de l’association de jeux TikiLudique.

Le jour de notre interview, il arrive dans les locaux de TNTV avec un sac rempli de jeux de société, telle la hotte du père Noël. Christian Antivackis est un passionné. Depuis janvier 2024, il occupe le poste de président de l’association Tiki Ludique jusqu’alors menée par Gabriel Landon. Auprès d’une soixantaine d’adhérents, il partage ses découvertes de jeux, dans une ambiance conviviale.

Christian a tout quitté pour se consacrer à sa passion il y a quelques années. Salarié dans le secteur public et dans l’administration jusqu’en 2021, il décide à l’âge de 50 ans de changer drastiquement de voie. « On ne vit qu’une fois, sourit-il. J’avais envie de faire autre chose, hors du système salarial classique ».

Déjà membre de Tiki Ludique à l’époque, il n’a pas de projet professionnel particulier. Il se souvient d’un moment d’illumination dans son salon, où sont rangés entre 200 et 300 jeux. « Qu’est-ce que je vais faire avec tous ces jeux, là ? », s’interroge-t-il alors. Un parent d’élève de lycée lui indique qu’un enseignant cherche une personne pour faire perdurer son activité de jeux de sociétés. Les dés sont jetés.
Christian se lance et propose également des activités, un samedi par mois, à la Maison de la culture de Papeete.

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Il poursuit sur sa lancée, devient animateur de jeux de sociétés et monte en 2021 Tahiti je joue. Sa société propose des animations ludiques et adaptées à son public. « Je voulais faire partager ma passion », raconte-t-il.

Plus une passion qu’un métier à long terme : « Ce n’est pas un projet de carrière, ce n’est pas une activité qui permet de vivre. Moi, ça me permet de faire une activité et de couvrir une petite partie de mes besoins », déclare-t-il.


Reconnecter la jeunesse autour du jeu de société

Christian est notamment intervenu dans un lycée à l’occasion d’une journée sans écran. Si les jeunes montrent une certaine appréhension au départ, beaucoup finissent par se prêter au jeu.  « Il y en a un qui teste un truc, après, il vient avec les copains, […] , puis ils débarquent à 15 pour faire une partie » explique-t-il. « J’adore partager, j’adore les jeunes, ils ont plein d’énergie. »

Il leur fait également découvrir le jeu de rôle. Le jeu de rôle ou JDR, est une aventure interactive. Un mélange entre le jeu vidéo, le roman et le film, où les joueurs participent à l’aventure, dans une histoire collaborative. Le plus connu d’entre eux, Donjons et Dragons, a depuis vu une multitude de jeux lui succéder, plus courts et plus accessibles.

« Ce qui est passionnant pour les gens qui aiment les histoires, c’est que tu es dedans, tu participes et tu fais évoluer les choses », indique Christian, pour qui le jeu est un excellent moyen de créer des liens. « À tous les âges, à tous les endroits, c’est que des gens sympathiques. Parce que tu es dans un cadre où tu viens prendre du plaisir », poursuit-il.

Un secteur porteur

Christian constate avec joie que l’engouement pour les jeux de société s’est développé pendant la crise covid, et se poursuit. D’un point de vue économique, le secteur est porteur selon lui. « Les mécanismes pour éditer des jeux de société sont les mêmes que dans l’édition de livres et son marché fonctionne comme pour les jeux vidéo », explique-t-il.

« Un besoin de revenir sur des choses plus sociales« 

« Depuis que le jeu vidéo s’est développé il y a 30 ans, il y a un besoin de revenir aussi sur des choses plus sociales, de retourner autour d’une table et de passer un bon moment, remarque Christian. Le jeu, pense-t-il, a plein de vertus : réduction du stress, découverte d’univers, des systèmes de jeux, des thèmes allant de l’histoire à l’écologie en passant par le fantastique. De quoi s’occuper au lieu de rester isolé. « Un dicton allemand dit une famille qui joue aux jeux de société ne se tape pas dessus », s’amuse-t-il.

Preuve de l’intérêt porté par les jeunes aux jeux, un bar spécialisé, le Wonderland, a vu le jour en 2022. La Brasserie Hoa et d’autres établissements proposent également des jeux de société.  Le concept est simple : manger, boire et jouer.

Une fois par mois, à Hoa, Christian propose party games, allant des jeux simples et rapides à ceux plus complexes, pour joueurs aguerris. « L’ambiance est sympa, parce qu’il y a toujours un peu de musique, il y a des gens qui passent », sourit-il.

Spirit Island, un jeu à dimension politique

Son jeu préféré est unique en son genre. Spirit Island est un jeu coopératif dans lequel les joueurs incarnent des esprits qui défendent leur île contre l’invasion des colons. Dans ce jeu, les autochtones sont représentés par des pièces en bois, et les colons en plastique. Ces derniers créent de la pollution en apportant la civilisation. « Le jeu, c’est vraiment aussi une expression créative qui peut être très intéressante » , conclut-il.

TikiLudique est une association qui réunit des joueurs, des passionnés, des amis, ou des familles autour de jeux de société à Tahiti depuis près de 6 ans. Les joueurs sont aussi bien des adultes que des jeunes âgés entre 6 à 60 environ. Les rencontres se déroulent le samedi à 14h au Cja de Fare Ute deux fois par mois. Les événements sont communiqués sur la page FaceBook : Association Tiki Ludique.

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