Il a encore la parole et bien évidemment le souvenir du Bataillon. Malgré sa cécité et sa surdité, à près de 96 ans, Ari Wong Kim a surtout toujours la force de porter, 50 ans après avoir reçu la médaille militaire, la légion d’honneur.
Pour sa famille, c’est une belle décoration, qui arrive un peu tardivement. « Je suis sûre que ça lui fait plaisir, indique Renée, sa belle-sœur, mais malheureusement pour lui, ça arrive un peu tard. Il n’est plus comme avant. Il comprend moins bien. C’est différent. »
Celui qui lui remet la médaille est François Broche, historien et fils du commandant du Bataillon du Pacifique, Félix broche, mort pendant la bataille de Bir Hakeim où Ari s’est illustré.
– PUBLICITE –
« Je suis très ému, notamment par le souvenir qu’a laissé mon père à Tahiti, confie-t-il. En plus ils se sont très vaillamment comportés au combat. Le Bataillon du Pacifique est resté légendaire dans l’histoire de la France Libre. »
Pour les engagés polynésiens d’aujourd’hui, Ari est plus qu’une mémoire encore vivante.
Sans enfants mais toujours amoureux de sa femme, Ari veut finir ses jours en Normandie, mais ne passe pas un jour sans parler de Tahiti.