65 accidents dont 13 mortels depuis le début de l’année 2022 en Polynésie

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Les accidents se multiplient sur les routes de Polynésie depuis quelques semaines. Encore ce jeudi, des accidents ont eu lieu à Punaauia, Paea ou encore Papeete. Ils impliquent des deux roues et des automobilistes. Une situation alarmante et des chiffres de la sécurité routière qui augmentent, synonyme de relâchement dans les comportements.

Publié le 02/06/2022 à 16:39 - Mise à jour le 02/06/2022 à 18:38

Les accidents se multiplient sur les routes de Polynésie depuis quelques semaines. Encore ce jeudi, des accidents ont eu lieu à Punaauia, Paea ou encore Papeete. Ils impliquent des deux roues et des automobilistes. Une situation alarmante et des chiffres de la sécurité routière qui augmentent, synonyme de relâchement dans les comportements.

La semaine dernière, en l’espace de 7 jours, 3 personnes décédaient sur les routes de Tahiti. Le plus jeune était à moto, il avait 32 ans. Les deux roues sont impliqués dans la majorité des accidents. Depuis le début de l’année, 13 personnes ont perdu la vie : « Comme d’habitude, on retrouve l’alcool, les stupéfiants dans 50% des accidents corporels et mortels. Et ce taux monte, si on ne prend que les accidents mortels, à 60% alcoolémie et stupéfiants, déclare le capitaine Daniel Christmann, officier adjoint de la sécurité routière pour le Comgend de la Polynésie française. Après les facteurs divers : la vitesse, non port des équipements, non respect des priorités, la circulation à contre-sens. Il y a énormément de facteurs qui entrent en compte. »

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Autant d’accidents graves en si peu de jours, ce n’était pas arrivés depuis l’avènement de la Covid. Le constat est donc clair : après deux ans et demi et la fin de la pandémie, la population se relâche et les excès sur les routes se multiplient. C’est ce que constate aussi le docteur Charles Belli. Chirurgien orthopédique et traumatologue, il est amené à opérer des accidentés de la route :

« Tout ne se répare pas. Ça il faut bien le comprendre. »

Dr Charles Belli, chirurgien orthopédique et traumatologue

« Les comportements délirants qui existaient avant ont repris. La trêve du covid a été de courte durée et on rattrape peut-être tous les accidents qui n’ont pas eu lieu pendant deux ans. (…) La fracture de base c’est la fracture ouverte de jambe liée aux deux roues. Des plaies multiples ont a une encore en traitement complexe parce que les gens font de la moto sans protection. Et qu’on ne vienne pas dire qu’il fait trop chaud pour porter des protections ici parce que dans le Paris-Dakar, il n’y a personne en short et t-shirt, et savates. Donc la chaleur n’est pas un argument. (…) Dès qu’on a des plaies, le grand risque c’est infectieux. Il faut savoir que même actuellement, une infection osseuse, c’est pas facile à guérir, et parfois ça ne guéri jamais. (…) Tout ne se répare pas. Ça, il faut bien le comprendre. (…) Même encore actuellement, parfois il ne reste que l’amputation (…) C’est exceptionnel mais ça m’ai déjà arrivé dont une fois sur un gamin de 12 ans, sur un membre supérieur. (…) Parfois c’est désespérant. Ça fait 30 ans que je fais de la traumatologie en Polynésie, et parfois on se demande si on ne prêche pas dans le désert. »

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Depuis janvier, 65 accidents ont eu lieu sur les routes. Sur les 13 décès, 12 étaient des personnes à deux roues. En 2021, à la même période, 33 accidents avaient été comptabilisé, 8 personnes avaient perdu la vie : « Soyez prudents sur la route. Partagez cet espace. Il n’est réservé à personne. Prenez garde à vous. Rien ne sert de courir. On ne doit pas perdre sa vie sur la route », lance le capitaine Daniel Christmann.

« La route ce n’est pas un terrain de jeu, rappelle aussi le docteur Charles Belli. C’est un endroit extrêmement dangereux où on peut perdre la vie dans des conditions atroces. »

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