Nuku Hiva : un collectif inquiet de la réouverture du ciel à l’international

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Accueillie à bras ouvert par les opérateurs touristiques, la réouverture du trafic international en juillet n'est pas vu d'un bon œil à Nuku Hiva. Sous une pluie battante, une quarantaine de Marquisiens ont marché vendredi, à Taiohae, contre une reprise "prématurée" des vols, alors que le Covid 19 continue de sévir dans le monde, et notamment sur les principaux marchés émetteurs, comme les Etats-Unis.

Publié le 13/06/2020 à 16:57 - Mise à jour le 15/06/2020 à 9:15

Accueillie à bras ouvert par les opérateurs touristiques, la réouverture du trafic international en juillet n'est pas vu d'un bon œil à Nuku Hiva. Sous une pluie battante, une quarantaine de Marquisiens ont marché vendredi, à Taiohae, contre une reprise "prématurée" des vols, alors que le Covid 19 continue de sévir dans le monde, et notamment sur les principaux marchés émetteurs, comme les Etats-Unis.

Ils ont marché du monument aux morts jusqu’à Vainaho, à Taiohae, pour se faire entendre. Si la maladie ne circule plus en Polynésie, ce n’est pas une raison pour les Marquisiens de Nuku Hiva de baisser la garde. Car si la pandémie recule en Europe, elle n’est par pour autant terminée. Notamment sur nos principaux marchés émetteurs, comme les Etats-Unis. Aussi, la reprise des vols début juillet vers Paris, puis vers Los Angeles dès le 20 juillet, fait craindre une réintroduction de la maladie. Pas de doute pour ces marcheurs, il vaut mieux jouer la carte de la prudence.

« Nous avons marché pour protéger notre fenua du coronavirus, car maintenant que le Covid19 est sous contrôle sur notre fenua, plus personne ne s’inquiète vraiment, mais moi je m’inquiète pour nos anciens. Ceux qui nous ont élevé, et qui nous transmettent le savoir de notre culture » rappelle Teiki Huukena, du collectif « Protégeons notre fenua du Covid 19 ».

S’ils n’étaient qu’une quarantaine, sous la pluie, le collectif est également à l’origine d’une pétition qui a recueilli plus de 2 300 signatures en ligne, et 200 autres manuscrites, pour la suspension des mutations de fonctionnaires d’Etat pendant un an. Préoccupations que le collectif a pu partager avec les autorités de l’île, mais aussi avec le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, destinataire selon le collectif, d’une lettre de doléances.

« Parmi ceux qui se mobilisent avec moi, il y a des personnes âgées, des personnes qui s’inquiètent pour leurs parents… Ils sont venus nous accompagner dans cette marche. Nous aimerions que les autorités garantissent notre sécurité et aujourd’hui, j’ai du mal à savoir comment tout cela sera vraiment sécurisé » assène Teiki. Les moyens sanitaires restreints de l’île face au risque de réintroduction ne rassurent pas beaucoup plus. « Personne ne peut être épargné par cette maladie, poursuit le militant. Il y a des personnes qui sont décédées en France, beaucoup sont des anciens, et je souhaite que l’on prenne en compte cette question. Il n’y a que nous, aux Marquises, qui nous élevons pour ça : je ne sais pas pourquoi à Tahiti, ce n’est pas le cas. Mais j’espère que nous avons tort de nous inquiéter et que tout sera mis en œuvre pour nous protéger. »

Outre le trafic aérien, la porte d’entrée maritime hante également les membres du collectif. C’est précisément ici qu’El Charo, navire battant pavillon équatorien, est venu chercher des secours. La quasi totalité de l’équipage, soit 29 marins, avaient d’ailleurs été testés positifs au coronavirus.

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