Faire ses courses ou aller chez le médecin est devenu un véritable parcours du combattant pour les personnes à mobilité réduite du quartier Faaiti Ropu, à Mahaena. La passerelle installée au début de l’année n’est pas adaptée aux personnes à mobilité réduite.
Habitante du quartier, Miriama est désemparée. Son oncle, amputé, va devoir effectuer des dialyses trois fois par semaine. Mais en l’état, il lui est impossible d’emprunter les marches, trop élevées. Faute d’aménagement adéquat, il doit pour l’instant traverser la rivière sur le dos de son neveu. « On dit à la voiture assistance de l’emmener là. J’ai un neveu qui est balèze, qui va le porter pour le ramener ici de notre côté… Ce n’est pas une solution » , souffle Miriama. « On aimerait bien avoir un pont, comme on a eu » .
La passerelle installée à l’entrée du quartier le 16 février dernier, après l’effondrement de l’ancien pont, ne dispose toujours pas d’aménagement pour les personnes à mobilité réduite. Les habitants du Motu ont aménagé eux-mêmes une rampe, mais uniquement pour les deux roues.
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« Il y a la belle famille qui a été cimenter pour faire monter les vélos, les scooters. Parce que j’avais déjà prévenu à une réunion avec le tavana » , poursuit Miriama.
Parmi les 200 résidents du motu, plusieurs ont du mal à rejoindre l’autre rive. Nina s’inquiète pour sa mère, atteinte de la BPCO. « On peut traverser de l’autre côté pour aller faire nos courses, mais après on a nos voitures qui sont garées juste en face (…) ça paraît compliqué par moments, surtout quand il pleut et que l’eau est montée. On ne pourra plus traverser, il va falloir faire tout le tour et même pour nos courses. Quand ma mère est malade, j’ai du mal à la transporter » , ajoute Nina, elle aussi résidente du quartier.
Malgré leur relance, les familles de Faaiti Ropu voient leur requête rester lettre morte. Miriama a même contacté Moetai Brotherson directement. « À plusieurs reprises, j’ai demandé pour la passerelle (…) ils disent que c’est une question de fonds (…) (Moetai) m’a dit que c’était dans les mains de la commune » .
Solicités, ni le pays, ni la commune n’ont pas répondu à nos questions. À l’arrivée de la saison des pluies, la population se dit préoccupée.