Dans une salle prêtée par l’Eglise protestante maohi à Paofai, Alain Juppé a écouté les témoignages d’une quarantaine de Polynésiens engagés dans la lutte anti-nucléaire, en présence des présidents de l’association Moruroa e tatou, de l’association 193, des tamarii Moruroa et de l’Eglise protestante.
Et le candidat à la primaire de la droite et du centre est allé dans leur sens : « cette règle du risque négligeable n’est pas aujourd’hui une bonne chose et donne lieu à la fois à des retards d’indemnisation, à des contentieux qui ne sont plus supportables » a-t-il soutenu. Selon Moruroa et tatou, c’est bien cette notion de risque négligeable qui empêche les vétérans d’être indemnisés. Alain Juppé propose de la supprimer de la Loi Morin. « Je ne sais pas si ce sera possible sous l’actuelle législature, mais en tout cas, si en 2017 j’ai des responsabilités au niveau national, c’est ce que je ferai » a-t-il affirmé.
L’homme qui a repris les essais nucléaires en Polynésie a ainsi réussi le tour de force d’être applaudi par les vétérans du nucléaire.
« Je sais que les hommes politiques ont un certain langage quand il sont en campagne, et une fois qu’ils sont fois élus, ils n’ont pas toujours le même langage, donc s’il devient Président, c’est là qu’on lui rappellera les promesses qu’il a faites aujourd’hui » a tempéré Roland Oldham, président de Moruroa e tatou.
Alain Juppé a aussi souhaité la création d’un centre de mémoire, le nettoyage des sites nucléaires, et des « indemnisations raisonnables » pour compenser les frais de la CPS liés au nucléaire.
Il a en revanche estimé que les débats sur cette question ne devaient pas se tenir à l’ONU, afin de « chercher la voie de l’apaisement ».