Les représentants de l’assemblée ont adopté à l’unanimité le projet de classement des Marquises au patrimoine mondial de l’Unesco. Un vote qui s’est fait attendre durant plusieurs semaines, car les élus de la majorité estimaient qu’il y avait des réticences au sein de la population. Ils avaient mené une mission, sur l’archipel, pour la rassurer.
« 200 propriétaires, ce n’est pas rien. Et je suis désolée, mais il n’y avait pas que les Tavini (…) Les propriétaires affirment leur sentiment d’inquiétude. En tant qu’élue, je ne pouvais pas ne pas entendre ces cris d’inquiétude », a indiqué Marielle Kohumoetini, représentante du Tavini selon laquelle « il ne s’agissait pas d’aller à contresens de tous les maires des Marquises ».
Deux heures de discussions ont été nécessaires pour aboutir au vote. Et deux amendements ont été ajoutés. Une posture purement politique de la majorité, ont estimé les élus marquisiens de l’opposition.
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« Cela fait 30 ans que ce projet existe. Dans le rapport, on ne parle même pas de ceux qui ont vraiment participé. C’est comme si, pour nous, dans le rapport, le dossier a été initié ce matin. C’est navrant », a déploré Benoît Kautai, représentant Tapura. « Le dossier était déjà très complet », a renchéri Joëlle Frebault, également élue du Tapura, « il est prêt à passer en commission en Inde, le 26 juillet, alors revenir dessus pour déposer un amendement, je ne vois pas la nécessité ».
Depuis la tribune de Tarahoi, l’ensemble des Hakaiki a suivi les échanges avec attention et un certain agacement. « Ce matin, j’ai encore entendu tout ce refrain, de repartir sur le terrain, convaincre, expliquer que l’Unesco n’est pas là pour s’accaparer des terres. Mais toutes ces informations ont déjà été données sur le terrain, vallée par vallée, dans nos différentes réunions », a souligné Joseph Kaiha, le maire de Ua Pou.
« Il n’y a jamais de dossier qui épouse l’unanimité d’une communauté », a de son côté estimé Félix Barsinas, le maire de Tahuata, « cette fierté, on la partage avec l’ensemble des élus et la Polynésie française. Ce n’est pas simplement le rayonnement de l’archipel des Marquises, mais bien celui de la Polynésie française ».
Le dossier marquisien sera étudié le 26 juillet prochain, à New Delhi, par l’Unesco, qui se prononcera sur cette demande de classement. En parallèle de ces démarches, les Hakaiki avancent également sur leur projet de communauté d’archipel.
Les maires ont été auditionnés, ce vendredi, par deux spécialistes en économie et en droit, missionnés par le chef de l’État. Des travaux qui se déroulent dans le cadre du projet de révision du statut des Outre-mers.