Gouvernement : Moetai Brotherson dévoile sa « dream team »

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Le président Moetai Brotherson a présenté, ce lundi matin, les dix ministres qui constituent sont gouvernement : 6 hommes et 4 femmes. Une « dream team », selon ses termes, dont il attend un « engagement » total durant la mandature et qui sera « jugée » sur son « travail ». Priorité de la nouvelle équipe : « améliorer le quotidien, notamment des plus faibles ».

Publié le 15/05/2023 à 11:29 - Mise à jour le 19/05/2023 à 10:06

Le président Moetai Brotherson a présenté, ce lundi matin, les dix ministres qui constituent sont gouvernement : 6 hommes et 4 femmes. Une « dream team », selon ses termes, dont il attend un « engagement » total durant la mandature et qui sera « jugée » sur son « travail ». Priorité de la nouvelle équipe : « améliorer le quotidien, notamment des plus faibles ».

Le rideau a été levé en début de matinée, lundi à la Présidence, où les dix nouveaux ministres ont été présentés. Le président Moetai Brotherson prend à sa charge les ministères du Tourisme, des Transports aériens internationaux, de l’Égalité des territoires, des Affaires internationales, du Développement des archipels, de l’Économie numérique et des Conséquences des essais nucléaires.

Comme attendu, Éliane Tevahitua est nommée vice-présidente, ministre de la Culture, de l’Enseignement supérieur, de l’Environnement, du Foncier et de l’artisanat, en charge des relations avec les institutions. Vannina Crolas se voit pour sa part confier les ministères de la Fonction publique, de l’Emploi, du Travail, de la Modernisation de l’administration et de la Formation professionnelle.

Minarii Galenon Taupua récupère quant à elle le ministère de la Solidarité et du logement, en charge de la famille et des personnes non autonomes. Tevaiti-Ariipaea Pomare est nommé ministre de l’Economie, du Budget et des Finances, en charge des énergies.

Taivini Teai prend la tête ministère du Secteur primaire, en charge de la recherche, et l’agrégé Ronny Teriipaia celui du ministère de l’Education. Venu de la « société civile », Cédric Mercadal, ancien juriste de la CPS, devient ministre de la Santé en charge de la prévention et de la protection sociale généralisée. Nahema Temarii, 32 ans, occupe le poste de ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Prévention contre la délinquance. Le benjamin du gouvernement, Jordy Chan, 29 ans, est quant à lui nommé ministre des Grands travaux, de l’Equipement, en charge des transports aériens, terrestres et maritimes.

Enfin, bien qu’elle ne fasse pas officiellement partie du gouvernement, Nathalie Heirani Salmon a été nommée « déléguée interministérielle » en charge des questions de handicap pour mettre en lumière ce « monde invisible ».

Une « charte de déontologie du gouvernement »

« Je compte sur vous et je crois que tout le Pays compte sur nous », a déclaré le nouveau chef de l’exécutif une fois son gouvernement présenté. Moetai Brotherson a ajouté que ses ministres « seront jugés sur le travail qu’ils fourniront ». Le président dit les avoir choisis sur différents critères : « l’engagement », pour qu’ils se « donnent à fond pendant les 5 ans qui viennent », la « compétence », « l’adhésion au programme » du Tavini Huiraatia, et, enfin, « l’humilité et la bienveillance ». « Ce n’est pas parce qu’on est ministre qu’on doit devenir un tyran dans les services (…) qu’on est différents de nos concitoyens (…) On n’est pas au-dessus de vous. On est avec vous, à vos côtés », a-t-il ajouté.

Moetai Brotherson a en outre annoncé qu’une « charte de déontologie du gouvernement » serait adoptée, que « chacun des ministres (…) s’engagera à respecter ».

Le chef de l’exécutif s’est ensuite prêté au jeu des questions des nombreux journalistes présents. Au sujet de ses relations avec l’Etat, il les a jugées « excellentes ». « J’étais hier soir en visioconférence avec Gérald Darmanin et Jean-François Carenco. On a passé en revu les dossiers en attentes d’arbitrage (…) On a également convenu de certains rendez-vous à Paris et on s’est accordés sur l’agenda international », a-t-il indiqué.

Interrogé sur la création d’une citoyenneté maohi, le président du Pays a déclaré qu’elle était toujours à l’ordre du jour et qu’elle fera l’objet de discussions avec le gouvernement central. « Cette citoyenneté maohi, polynésienne, doit s’inscrire dans la Constitution. Cela ne peut pas être juste une loi de Pays, cela ne peut pas être une loi simple, cela doit être dans la Constitution pour que cela puisse devenir le pivot des mesures qu’on va ensuite décliner au plant statutaire ».

Quant au processus d’autodétermination, il reste lui aussi d’actualité, « tel qu’on le préconise depuis 1978 et tel qu’il est inscrit dans le droit international depuis lé réinscription -de la Polynésie sur la liste de l’Onu des pays à décoloniser, Ndlr- du 17 mai 2013 ».

Sur le plan local, Moetai Brotherson a annoncé que les « premières mesures » de son équipe consisteront « à améliorer le quotidien, notamment des plus faibles ». « Ce sont des mesures qui vont concourir à alléger le coût de la vie. Cela va être notre priorité absolue pour démarrer ce mandat », a-t-il dit. Concernant la TVA sociale, il a annoncé sa « disparition progressive » dans un délai d’un an

Tourisme et « acceptabilité sociale »

En charge des Conséquences des essais nucléaires, le nouveau président a également expliqué que « la nouveauté » se trouvait dans « le libellé » de ce ministère. « Il y a déjà une délégation au suivi des conséquences des essais nucléaires (…). Vu l’ADN du Tavini, on a voulu que ce soit explicite. C’était déjà là, mais ça va mieux en le disant (…). Evidement qu’on va entrer en discussion avec l’Etat là-dessus ».

Autre attribution dévolue au président : le Tourisme. Interrogé sur le projet du Village Tahitien, Moetai Brotherson a déclaré ne pas avoir « d’opposition de principe ». « Nous préférons avoir toujours des investisseurs polynésiens que des investisseurs étrangers (…) Je préfère qu’ils investissent ici, plutôt qu’en Nouvelle-Zélande ou ailleurs (…) Pour le Village Tahitien, la voilure a été réduite. Maintenant, se pose une question de cohérence. Est-ce que ce qui nous est proposé par l’ancien gouvernement est cohérent avec le programme de développement touristique que nous envisageons ? Je vous avoue qu’on a très peu d’éléments (…) On est en train d’en prendre connaissance. Mais on n’est pas dans une logique de : ‘on arrive et on va tout arrêter ».

Le chef de l’exécutif a dans la foulée évoqué « l’acceptabilité sociale » des différents projets touristiques d’ampleur : « On ne peut développer économiquement un pays contre son peuple (…) Donc cette acceptabilité sociale est importante et on devra l’inclure dans toute nos réflexions ».

Pour finir, Moetai Brotherson a assuré qu’il n’y aurait pas de « chasse aux sorcières » dans les services du Pays et ses établissements : « Maintenant, il y a un principe de réalité que certaines personnes n’ont pas spécialement envie de travailler avec le nouveau gouvernement. Il faudra aussi respecter cette volonté qui est la leur. Et puis, si jamais on doit se séparer de certains chefs de service ou d’établissement, ce ne sera jamais fait avec brutalité mais avec bienveillance et humanité ».

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