Elle va assurer, avec son équipe, la gestion des affaires courantes « jusqu’à la nomination du nouveau gouvernement« , a ajouté l’Elysée, sans plus de précisions sur le calendrier des nominations à venir, alors que le ministre de l’Education Gabriel Attal est en pole position pour la remplacer, selon plusieurs sources au sein de l’exécutif.
« Vous avez mis en œuvre notre projet avec le courage, l’engagement et la détermination des femmes d’État. De tout cœur, merci », écrit le chef de l’Etat sur le réseau social X.
Le message présidentiel est accompagné d’une photo d’Elisabeth Borne et Emmanuel Macron tout sourire, devant une cheminée, qui tranche avec la tonalité de leur relation réputée rugueuse depuis la nomination de la Première ministre en mai 2022.
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« On verra l’empreinte d’Elisabeth Borne dans la vie du pays« , a-t-on insisté dans l’entourage du chef de l’Etat en rappelant qu’elle avait mené à son terme un « premier socle de réformes » (retraites, immigration, etc…) qui « permet aujourd’hui d’entamer une seconde phase du quinquennat« .
Là où on « prédisait le blocage » faute de majorité absolue à l’Assemblée nationale, de « très nombreuses lois ont été votées grâce à des compromis qu’elle a su trouver avec son gouvernement« , a-t-on ajouté de même source, saluant une « Première ministre en même temps qui a su former une équipe avec le meilleur de la gauche et le meilleur de la droite« .
Dans sa lettre de démission, que l’AFP a pu consulter, Elisabeth Borne, qui avait manifesté jusqu’au bout le souhait de rester à Matignon, a laissé entendre qu’elle démissionnait à contrecoeur, à la demande du président.
« Alors qu’il me faut présenter la démission de mon gouvernement, je voulais vous dire combien j’ai été passionnée par cette mission, guidée par le souci constant, que nous partageons, d’aboutir à des résultats rapides et tangibles pour nos concitoyens« , écrit-elle, actant la « volonté » du chef de l’Etat de « nommer un nouveau Premier ministre ».
Celle qui fut de tous les gouvernements depuis 2017 estime dans sa lettre de démission qu’il est « plus que jamais nécessaire de poursuivre les réformes afin de donner sa chance et des perspectives à chacun au sein de la République et de bâtir une France plus forte et plus juste dans une Europe plus souveraine« .
Le président doit lui-même dévoiler ses intentions dans un énigmatique « rendez-vous avec la Nation » annoncé pour janvier.
Mme Borne, qui a dû affronter près d’une trentaine de motions de censure et a recouru 23 fois à l’article 49.3 de la Constitution, se félicite également d’avoir fait adopter « dans des conditions inédites au Parlement, les textes financiers, dont la réforme des retraites, la loi relative à l’immigration, et plus de cinquante lois qui répondent aux défis de notre pays et aux préoccupations des Français« .
« Hors textes financiers, nous avons su bâtir des majorités de projet dans l’esprit de dépassement de votre élection en 2017″, souligne encore Mme Borne, qui a dû composer durant vingt mois avec une majorité relative à l’Assemblée issue des législatives de juin 2022.
La Première ministre sortante s’est aussi dite « fière que la France soit désormais dotée d’une planification écologique complète et robuste« , présentée en septembre dernier.