Décolonisation : le recours de Géros contre l’État rend le « chemin plus difficile » estime Manuel Valls

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En séance à l'Assemblée nationale, le ministre des Outre-mer Manuel Valls a répondu aux questions de la députée indépendantiste Mereana Reid Arbelot sur le processus de décolonisation. Si la position de la France reste inchangée, il a souhaité "poursuivre le dialogue" et estimé que le recours d'Antony Géros rend "plus difficile" le chemin à prendre.

Publié le 10/06/2025 à 14:39 - Mise à jour le 10/06/2025 à 16:03

En séance à l'Assemblée nationale, le ministre des Outre-mer Manuel Valls a répondu aux questions de la députée indépendantiste Mereana Reid Arbelot sur le processus de décolonisation. Si la position de la France reste inchangée, il a souhaité "poursuivre le dialogue" et estimé que le recours d'Antony Géros rend "plus difficile" le chemin à prendre.

Au lendemain de la déclaration de Mareva Kitalong Lechat devant le Comité spécial pour la décolonisation à l’ONU, Mereana Reid Arbelot, députée, a interpellé le ministre des Outre-mer Manuel Valls. « La décolonisation ne signifie pas (…) une volonté de rupture avec la France », a-t-elle d’abord rappelé. « L’État refuse d’entamer la discussion avec les forces polynésiennes à la tête du Pays. Ne pas aborder ces discussions alors qu’elles sont demandées depuis 12 ans, dans la sérénité, renforce le sentiment que l’État ne s’intéresse aux réclamations que lorsqu’elles s’expriment dans la crise. Cela est vrai pour les territoires dits d’outre-mer dont les sujets changent de place dans la pile de l’État selon la gravité des urgences. Hier, à New York, le refus de la France de porter ce sujet devant la communauté internationale est réaffirmé par son représentant. Soit. Commençons à Paris et à Papeete. » La députée indépendantiste propose au ministre de mettre en place un « calendrier de discussions » sur ce sujet.

La Polynésie Française est le territoire ultramarin « qui dispose de la plus grande autonomie ».

Dans sa réponse, Manuel Valls a rappelé que la Polynésie française est le territoire ultramarin qui « dispose de la plus grande autonomie ». « La position de la France reste inchangée, a-t-il réaffirmé. Elle conteste la réinscription en 2013 de la Polynésie française sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU, alors qu’elle l’a accepté pour la Nouvelle-Calédonie qui n’a pas la même histoire. S’agissant des discussions sur la décolonisation, le choix juridique qui vient d’être fait en déposant des recours contre l’État, rend évidemment plus difficile le chemin à prendre. »

En décembre dernier, une proposition du président de l’Assemblée Antony Géros avait été adoptée, autorisant celui-ci à engager des actions en justice en France et à l’international, y compris auprès des Nations Unies, et ainsi provoquer un dialogue sur la décolonisation entre l’État et les institutions du fenua. Une délibération annulée ce mardi par le tribunal administratif.

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Manuel Valls entend « poursuivre le dialogue (…) dans le respect, dans la considération », lors de sa venue au fenua en juillet.

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