Le 23 août dernier, une employée de l’hôtel Intercontinental Moorea avait déposé plainte auprès de la gendarmerie pour harcèlement sexuel et viol, mettant en cause quatre de ses collègues. La direction de l’hôtel avait immédiatement appliqué les mesures imposées par le droit du travail, à savoir la protection d’un salarié victime de harcèlement sexuel. Les quatre salariés ont fait l’objet d’une mise à pied conservatoire.
La direction a finalement procédé au licenciement des salariés.
Le 25 septembre dernier, ils sont sortis de garde à vue ans avoir été déférés devant le parquet.
La plainte classée sans suite
Dans un communiqué envoyé le 12 novembre aux médias, leur avocat Stanley Cross annonce que le procureur de la République a finalement décidé de classer sans suite la plainte déposée pour harcèlement sexuel et viol.
L’avocat et le syndicat demandent donc la réintégration des 4 salariés avec effet immédiat : « Vous avez quatre salariés qui ont été licenciés sur la base d’accusations d’une présumée victime. Et une enquête préliminaire entreprise par deux brigades de gendarmerie, celle de Moorea et celle de Faa’a, a permis de mettre en évidence des contradictions, des incohérences et voire même des mensonges de la présumée victime », déclare Me Stanley Cross.
L’avocat explique que les 4 salariés, lorsqu’ils ont été mis à pied, sont allés à la gendarmerie porter plainte pour dénonciation calomnieuse. « Cette plainte là n’a pas encore été examinée pour une simple raison c’est qu’on attendait que cette affaire d’accusation arrive à son terme. Elle est arrivée à son terme, on a un classement sans suite, maintenant ça va permettre de lancer cette plainte déposée par les quatre salariés. »
Une victime « manipulée » selon les syndicats
Les syndicats disent ne pas vouloir « blâmer » la victime qui, selon eux, aurait été manipulée. « S’il y a quelqu’un qui doit être en première ligne dans cette plainte là, c’est le directeur de l’hôtel Moorea. »
Du côté de la direction, Guillaume Epinette directeur régional du groupe Intercontinental, estime que « la décision du procureur n’est absolument pas liée avec la cause du licenciement, les licenciements sont pour des faits de harcèlement, et la décision du procureur, pour des faits de viol. »
« Pour le moment, il n’y a pas de remise en cause (…) de ces quatre licenciements. »
Guillaume Epinette directeur régional du groupe Intercontinental
« La décision du bureau du procureur de classer sans suite le dossier s’inscrit dans le cadre d’une procédure pénale relative à des accusations de viol. Dans ce dossier, l’hôtel n’est absolument pas intervenu, n’a pas à intervenir, tient à préciser Guillaume Epinette. Concernant le licenciement des quatre employés, on est dans une procédure encadrée par le code du travail concernant des faits de harcèlement sexuel qui ont été dénoncés sur le lieu de travail. L’entreprise, par rapport à sa responsabilité d’employeur et son obligation d’assurer la sécurité sur le lieu de travail, et en fonction des éléments qui ont été collectés durant la phase d’enquête interne, la décision a été prise de licencier ces quatre personnes. On est dans le cadre d’un harcèlement sexuel qui est un dossier complètement différent et séparé de la procédure pénale concernant le viol (…) Pour le moment, il n’y a pas de remise en cause dans le cadre du code du travail et dans le cadre d’un tribunal du travail, de ces quatre licenciements. »
Si le directeur générale n’accède pas à la demande de réintégrer les salariés, O oe to oe rima annonce qu’un nouveau préavis de grève sera déposé dès jeudi matin.