« C’est une première pour moi » . Avocat de l’ancien gérant de Paciferme, Me Gilles Jourdainne ne cache pas sa perplexité devant un fait procédural peu commun. « Inusuel » , a commenté sa consœur, Me Maisonnier. Poursuivi pour homicide involontaire après la mort de l’un de ses employés le 4 décembre 2019, son client a été relaxé par le tribunal correctionnel, ce mardi… une semaine après l’avoir déjà été. Le délibéré a en effet été rendu public le 4 juin, alors qu’il avait été prorogé au 11 juin. Une confusion qui soulève la question du délai – 10 jours – dont dispose le parquet pour faire appel…
Toujours est-il qu’une procédure est toujours en cours au tribunal du travail, l’homme ayant été condamné pour une infraction au code du travail. Aucun document n’attestait que le grutier, décédé après s’être jeté de son engin d’une trentaine de tonne en roue libre, n’avait été formé à sa conduite.
« La cause unique est celle de la défaillance technique » , avait clamé Me Jourdainne lors de l’audience du 21 mai. Entre l’achat du camion-grue et l’accident, la boîte de vitesse n’avait, assure-t-il, pas été remplacée. Un vice « caché» par les entreprises censées intervenir pour son entretien. Une plaidoirie qui a donc convaincu le tribunal au plan pénal.