Décharge de Makemo, le ras-le-bol

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Réputés pour leur beauté et leur eau cristalline, les atolls isolés des Tuamotu ne sont pas épargnés par la pollution. À Makemo, appareils électroménagers et détritus en tout genre sont entreposés sur des propriétés privées jusqu’à saturation. Récemment, la commune s'est dotée d’une nouvelle décharge, de quoi provoquer la colère et le ras-le-bol de certains habitants de l’île...

Publié le 21/08/2021 à 15:26 - Mise à jour le 22/08/2021 à 10:01

Réputés pour leur beauté et leur eau cristalline, les atolls isolés des Tuamotu ne sont pas épargnés par la pollution. À Makemo, appareils électroménagers et détritus en tout genre sont entreposés sur des propriétés privées jusqu’à saturation. Récemment, la commune s'est dotée d’une nouvelle décharge, de quoi provoquer la colère et le ras-le-bol de certains habitants de l’île...

Depuis 2017, c’est sur une parcelle du terrain de Pascal Tokoragi qu’étaient entassés autrefois les déchets de la population de Makemo. Détritus que la commune de l’atoll s’était pourtant engagée à remblayer dans une convention signée avec le propriétaire terrien.

« On a 40 000 m3 de déchets sous nos pieds. Vu l’état, le travail a été bâclé. C’est une incompétence de la commune et je demande que ce soit régularisé assez rapidement », explique excédé Pascal Tokoragi.

Pourtant la maire déléguée de Makemo, Maria Toimata, affirme le contraire : « avant qu’on lui ramène son terrain, on a tout remblayé. Mais simplement, il n’a pas suivi ce qui est écrit dans la convention. Et ce qui est écrit dans la convention : « aplatir » pas « remblayé ». Lui, il veut qu’on remblaye chez lui à un mètre de hauteur. C’est quoi ça ? ».

D’une surface de 6 406 mètres de long, la nouvelle décharge est installée sur le domaine dit Tehihiga. Propriété de la maire déléguée de l’atoll, ce n’est pas la première fois que cette portion de l’île est utilisée comme dépotoir au grand désespoir de Teraiarue, propriétaire terrien voisin.

« Il y avait beaucoup de poissons avant. Maintenant, personne ne vient. Parce que ça gratte, il y a l’odeur, en plus il y a les mouches et n’en parlons pas des rats le soir. C’est inconstructible maintenant. Notre parcelle, on n’a plus de permis de construire », détaille Teraiarue.

Mais de son côté, la maire déléguée ne voit pas le moindre problème : « un camion, quand il chavire, il y a toujours un bout de plastique qui s’envole. C’est pas la totalité qu’on emmène pour son terrain, non pas du tout ».

C’est en 1985, que la première décharge est apparue sur Makemo. 36 ans plus tard, la pollution sous-terraine est trahie par ces déchets qui refont surface, malgré la présence de remblais.

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