Stéphane Philipponeau, commerçant itinérant, accuse le coup… Depuis plus de dix ans, il participe au salon de Noël et autres événements éphémères. Il vend des objets en tout genre à bas prix, mais cette année la période des fêtes a un goût amer : « Noël représente 40% de mon chiffre d’affaires annuel. (…) Je me sens très mal parce j’ai tout investi pour Noël car on a été remis en semi-confinement depuis plus d’un mois et demi, je me suis dit que ça allait se calmer et que les gens allaient se lâcher pour Noël. Donc j’ai investi toutes mes économies dans un stock pour Noel en espérant que ça allait me donner une bouffée d’oxygène, mais là ,c’est la mort dans l’âme que je vais peut-être vendre que 10 ou 20% de ce que j’aurai dû faire car Internet ne fait pas tout. (…) Et le problème d’Internet, c’est qu’il faut maitriser et passer beaucoup de temps derrière son ordinateur. Et on ne peut pas livrer tout le monde pour des petits montants car ça entraine des coûts hyper importants pour nous ».
Comme lui, 70% des exposants qui participent au salon de Noël n’ont pas de boutique pour vendre leurs produits. Ils dénoncent une situation d’injustice : « On est les oubliés. Qu’ils aient annulés les grands salons, je veux bien, mais quand on voit l’affluence qu’il y a dans les grandes surfaces, surtout quand ils vont organiser des ventes flash… On aurait pu trouver des alternatives. Il y a des grands parkings qui existent à Aorai Tini Hau, à Mamao, on fait des foires aux bonnes affaires à Bel Air, on aurait pu mettre des chapiteaux, les espacer de 5 voire même 10 mètres, porter des masques, et tout le monde aurait pu travailler un peu… Mais là, c’est chacun pour soi ».
En ces temps de crise, il faut alors faire place à la débrouille. Beaucoup se sont tournés vers la vente en ligne comme Aurélie Huguet et Richard Barri. Ce jeune couple de créateurs de bijoux devait participer au salon de Noël pour la première fois : « On y a cru jusqu’au bout, mais quand on nous a dit que c’était annulé, on s’est dit qu’on trouverait une solution et on a pris l’option numérique. (…) C’est compliqué, il faut gérer les commandes des clients, le stock pour Noel, le catalogue, la prise de photos, le traitement photo etc. on dort pas beaucoup, mais il faut bien continuer à vivre ! (…) Il faut que notre entreprise continue de marcher malgré les moments difficiles. On espère un retour à la normale au plus vite ».
– PUBLICITE –

Le commerce en ligne est certes un système efficace, mais de nombreux petits artisans ne peuvent le proposer. Cette année, 200 exposants devaient participer au salon. Cette annulation est aussi un manque à gagner pour une centaine de personnes chargées d’assurer le bon déroulement de l’événement.