La Polynesian Factory : un outil pour propulser les métiers du digital et du numérique

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Le numérique et le digital sont au cœur de la quinzaine de l’innovation, lancée lundi. Ces secteurs prennent de plus en plus d’ampleur en Polynésie. Le fenua qui doit aujourd’hui mieux compiler les données mais aussi davantage les valoriser. Pour cela il faut professionnaliser le secteur. La Polynesian Factory, carrefour de cet événement, a pour vocation de mettre en relation les différents acteurs.

Publié le 15/10/2021 à 22:22 - Mise à jour le 29/10/2021 à 11:54

Le numérique et le digital sont au cœur de la quinzaine de l’innovation, lancée lundi. Ces secteurs prennent de plus en plus d’ampleur en Polynésie. Le fenua qui doit aujourd’hui mieux compiler les données mais aussi davantage les valoriser. Pour cela il faut professionnaliser le secteur. La Polynesian Factory, carrefour de cet événement, a pour vocation de mettre en relation les différents acteurs.

Vous l’avez certainement remarquée, à l’entée de Pirae, côté montagne : la Polynesian Factory est le théâtre de la quinzaine de l’innovation. Elle s’ inscrit également dans le projet Smart Polynésie, et fait converger l’ensemble des acteurs du numérique.

« L’objectif, c’est de développer l’écosystème, de développer des emplois, à la fois dans le secteur de l’innovation et du numérique », explique Céline Charpiot, coordinatrice de la Polynesian Factory. « L’objet ici, c’est de recevoir l’ensemble de la communauté, et de faire de la sensibilisation et de la formation. Nous espérons aussi accompagner les entreprises et organisations dans leur transformation digitale à travers la mise en contact et des échanges d’expériences. Le troisième point, qui est important, est l’inclusion digitale. Nous souhaitons inciter les jeunes à s’inscrire dans le secteur économique qu’est le digital. On a un problème de savoir. Les jeunes utilisent beaucoup le numérique. L’enjeu est de faire en sorte qu’ils puissent se professionnaliser. Il faut que l’on explique quelles sont les opportunités, les formations, et que l’on crée des formations plus adaptées.

Céline Charpiot, coordinatrice de Polynesian Factory

« Beaucoup de choses sont déjà faites dans le pays en matière de développement du digital, de l’innovation et de la transformation numérique. Nous devons à présent massifier ce type d’initiatives. Nous souhaitons rassembler pour pouvoir créer une industrie, une filière du numérique, que nous pourrons accompagner de la formation à l’emploi, voire l’export à l’extérieur. La Polynésie a beaucoup d’atouts pour développer le numérique. La Polynésie est aujourd’hui très bien connectée, et nous avons des compétences multi-domaines. Nous pouvons maintenant faire converger les initiatives, les développer, les compléter : la Polynésie est prête. Il faut faire converger les communautés, créer un écosystème, car sans cela, nous aurons beaucoup de mal à porter cette filière ».

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Car les données numériques existent. Reste maintenant à optimiser leur traitement et leur utilisation pour fournir plus de services et d’applications au grand public.

Partager les données et les optimiser

Nicolas Prudhomme, directeur de l’Institut de la Statistique en Polynésie française

« Nous cherchons à savoir quels sont les outils disponibles concernant l’open data. L’open data c’est comment on va mettre à disposition pour tout un chacun, les données qui concernent la Polynésie française », précise Nicolas Prudhomme, directeur de l’Institut de la Statistique en Polynésie française . »Nous, on peut faire des tableaux, des suivis, des graphiques à partir des données… mais le but c’est aussi de favoriser l’innovation, la création d’entreprises dans le privé. Par exemple, l’ISPF va mettre à disposition ses fichiers concernant les décès : un privé pourra tout à fait développer une application afin de permettre au public de savoir si des membres de sa famille sont décédés par exemple. Ce n’est pas le pouvoir public qui va créer l’application, mais c’est grâce aux données que l’on va mettre à disposition que l’entreprise va développer des services, des outils, qui vont répondre à des besoins existants ou à venir. Il y a beaucoup de choses qui sont faites à l’extérieur de la Polynésie. Nous avons ici un gros potentiel, et des opportunités pourraient s’ouvrir. On échange avec des interlocuteurs de pays plus avancés que nous afin d’avoir des retours d’expériences, et d’aller de l’avant. Les télécommunications se sont énormément développées ces dernières années. Le fait d’être un lieu sécurisé peut jouer en notre faveur. Nous sommes loins de tout, mais cela peut aussi être un atout. Nous pouvons être relais de services pour la France, afin d’assurer une continuité, grâce à nos 12h de décalage horaire ».

« Le numérique aujourd’hui c’est l’évidence, au même titre que l’électricité »

Olivier Kressmann

De meilleurs outils pour plus de performance

Olivier Kressmann est l’un des fers de lance en matière d’innovation numérique. Mieux s’armer, permettrait à la Polynésie d’être plus efficace, suggère-t-il.

Olivier Kressmann, entrepreneur engagé dans le développement des secteurs du numérique et de l’innovation

« Aujourd’hui, on est dans le data lab. Cela signifie : comment la donnée bien utilisée, et bien mise à disposition, peut nous permettre d’être plus performants en économie, en gestion sociale, en accompagnement des populations, en transports en commun, en mise à niveau dans le secteur de l’éducation. C’est tout cela que l’on manipule, et c’est propre à notre écosystème Polynésien. Il n’a rien à voir avec celui de la métropole, pour autant, nous avons les mêmes enjeux. La Polynesian Factory pour nous, professionnels du numérique et de la conception de logiciels: c’est l’occasion d’avoir un endroit où l’on peut rencontrer des jeunes qui sont investis dans des choses techno-nouvelles que nous n’avons pas eu le temps d’aborder, ou qui arrivent avec un projet innovant, et qui ont besoin d’être accompagnés. C’est vraiment ça l’esprit : être une plateforme de convergence ».

« Si on veut développer de l’économie dans les îles, on sait qu’il faut absolument que l’outil numérique y soit disponible. Mais il faut emmener l’enseignement au plus près de la population. C’est résoudre des problèmes d’exode, aussi, par rapport à l’activité économique. Sans parler de la télémédecine, tout à fait d’actualité! Les technologies évoluent très très vite, et on a besoin d’avoir des lieux d’échanges avec des personnes qui viennent nous apporter un plus. Bien souvent, on s’aperçoit que cette recherche est faite par des jeunes Polynésiens. Jeunes qui ont le temps de chercher, alors que nous, nous sommes déjà dans une logique économique, pris par le temps, l’engagement du marché, et nous n’avons pas forcément la possibilité d’aller vers des choses nouvelles. C’est là, aussi, que nous devons aller chercher cette notion d’échange et de synergie ».

Les Polynésiens doivent être partie prenante

Entrepreneur lui aussi, Jean-Victor développe des systèmes de collecte et de mesures de données. Un secteur d’avenir et pourvoyeur d’emploi.

Jean-Victor Lussan, entrepreneur

« On a développé un réseau sans fil avec des capteurs qui peuvent mesurer différents types de données, comme des températures dans des chambres froides, des compteurs à eau, mesurer la consommation. Nous avons aussi du matériel de comptage de personnes. Ces données sont remontées dans un portail mis à disposition de l’entreprise ou des administrations. Elles peuvent alors superviser les données, effectuer des alertes en cas de dépassement de seuil. S’il y a une panne : un mail ou un sms prévient le gérant, qui sait alors qu’il doit intervenir. Dans le numérique, ça bouge beaucoup, ça bouge vite, et c’est important d’avoir des jeunes qui soient formés, sensibilisés à ça, car il y a vraiment un avenir dans ces métiers là. J’ai par exemple en ce moment un stagiaire qui fait de l’intelligence artificielle, mais j’ai davantage de données de stagiaires de métropole que de locaux polynésiens. Il y a un intérêt mondial pour cela, et la Polynésie ne doit pas s’en exclure ».

Les archipels ne sont pas oubliés. Les premières maisons de service au public vont y ouvrir. Objectif : permettre à leurs usagers de réaliser leurs démarches administratives via internet, plus facilement.

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