Yiling Changues revisite le mythe de la vahine

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Le mythe de la vahine n’a jamais cessé d’inspirer les artistes du monde entier. À seulement 27 ans, Yiling Changues veut briser les codes et lui donner son identité en apportant sa vision, à la fois moderne et empreinte de tradition. Une vision exposée à la galerie Winkler jusqu’au 18 mai.

Publié le 08/05/2021 à 16:32 - Mise à jour le 10/05/2021 à 9:10

Le mythe de la vahine n’a jamais cessé d’inspirer les artistes du monde entier. À seulement 27 ans, Yiling Changues veut briser les codes et lui donner son identité en apportant sa vision, à la fois moderne et empreinte de tradition. Une vision exposée à la galerie Winkler jusqu’au 18 mai.

« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années », écrivait Pierre Corneille. Après avoir fini ses études au lycée Gauguin et un cursus au Conservatoire artistique de la Polynésie, Yiling Changues a poursuivi son parcours durant 10 ans en métropole. Là-bas, elle a engrangé trois licences et un master dans différentes écoles d’art. Aujourd’hui, elle revient sur ses terres pour une première exposition en solo. Fille d’expert comptable et de commerçante, son chemin s’est esquissé dès le plus jeune âge sur ses cahiers à croquis.

« J’ai toujours eu un attrait pour le dessin, confie-t-elle. J’ai toujours aimé dessiné depuis que je sais tenir un crayon. Mes parents sont très sensibles à l’art, la littérature, le cinéma. Donc c’est un milieu dans lequel j’ai baigné depuis toute petite. »

(crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

En quittant cet environnement propice, son trait s’est tout de même affiné puis affirmé. Le dessin est devenu un vrai moyen d’expression, de revendication. Cette première exposition en est l’illustration. Éloignée de sa terre, Yiling Changues a pris conscience de ses racines, de l’image de la vahine dans l’inconscient collectif. Ce choc des cultures a été le terreau de son imaginaire. Sa graine artistique a donné naissance à ces œuvres, où elle revisite le mythe de la vahine.

« Aujourd’hui je trouve que la femme pose dans le paysage comme un décor. Et moi ce que je veux montrer, c’est que ce n’est pas juste un décor. C’est de là qu’on vient et par mes dessins, j’essaie d’y retourner, de relier la femme et la féminité à la nature, explique-t-elle. Il y a toutes sortes de femmes qui existent, il n’y a pas que celles des médias et elles sont toutes belles à leur manière. C’est une beauté spirituelle et c’est ça le plus important pour moi en tant que vahine, c’est ce lien à la nature qu’on a, ce lien à la culture, et que c’est ça qui nous rend belles. »

Encre sur papier, pastel ou acrylique, les femmes natures de Yiling Changues sont visibles à la galerie Winkler jusqu’au 18 mai.

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