Le tifaifai, c’est une histoire de passion et de transmission dans le cercle des couturières. Pour réaliser ces grandes pièces de tissu, il faut à la fois une certaine dextérité au bout des doigts et de la patience.
Des exposantes participent au concours du Heiva Rima’i avec cette année le cocotier comme thème d’exposition. Alors que d’un côté les premières esquisses de l’arbre se dessinent à main levée, de l’autre, on bâtit déjà les pièces de tissu.
« Elles ont deux jours que pour bâtir, explique Odile Hargous, la présidente du jury du concours de tifaifai. Mais pour coudre, il faut un mois, deux mois, ça dépend du motif. Mais le vrai tifaifai, c’est cousu à la main avec des petits points. Des points d’ourlet mais tout petit, très fins. »
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Pour confectionner un véritable tifaifai, il faut bien réussir la découpe des motifs en une seule pièce si on veut respecter les règles de l’art. Cela nécessite une bonne technique. La pièce sera ensuite cousue à l’autre tissu d’une couleur différente.
L’art du tifaifai se transmet de fil en aiguille. Carine, préparatrice de vanille, se lance après avoir observé sa grand-mère pendant des années. « C’est le début pour moi, confie-t-elle. Je voyais ma grand-mère coudre ses tifaifai, ma tante et je me suis dit qu’un jour je veux aussi le faire. Et c’est l’occasion aujourd’hui au Heiva Rima’i. »
Avec ses dimensions, ses couleurs luxuriantes ou encore ses motifs difficiles découper, le tifaifai est incontestablement une œuvre dans l’artisanat d’art polynésien. Et le travail bien fait se remarque à la finesse des coutures.
« Il est cousu très très fin avec du fil. C’est plutôt les personnes âgées qui aiment faire ce genre de point là et c’est très rare de trouver aujourd’hui », déplore Sandrine Homai, membre de l’association artisanale Toomaru.
Graphiques, habillés de fleurs très souvent, les tifaifai sont comme des arcs-en-ciel dans le monde de l’artisanat. Près de 8 000 personnes vivent ou tirent des revenus complémentaires grâce à ce savoir-faire traditionnel.