Nouvelle-Calédonie : la mine de nickel de la SMSP placée sous procédure de sauvegarde

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La mine de nickel néo-calédonienne dite "mine du nord", gérée par la société minière du sud pacifique (SMSP) rachetée en 1990 par les indépendantistes de Nouvelle-Calédonie, a été mise mardi sous procédure de sauvegarde par le tribunal de commerce de Nouméa, a annoncé la SMSP dans un communiqué.

Publié le 18/05/2021 à 9:43 - Mise à jour le 18/05/2021 à 9:50

La mine de nickel néo-calédonienne dite "mine du nord", gérée par la société minière du sud pacifique (SMSP) rachetée en 1990 par les indépendantistes de Nouvelle-Calédonie, a été mise mardi sous procédure de sauvegarde par le tribunal de commerce de Nouméa, a annoncé la SMSP dans un communiqué.

Avec cette procédure, qui permet de protéger les actifs d’une société en difficulté, les créances antérieures au jugement d’ouverture de la procédure vont être « gelées » et un « plan d’apurement des dettes » va devoir être établi au cours de la période de six mois à venir (renouvelable une fois), indique la SMSP.

« Ce n’est pas la fin de la SMSP car il ne faut pas confondre avec une procédure de liquidation », indique Karl Therby, directeur général de la SMSP cité dans le communiqué. Sans préciser l’ampleur de la dette, il estime que la société « va avoir le temps nécessaire à la mise en place de son plan de remboursement ».

« Nous sommes conscients des efforts à réaliser pour le groupe et par ses filiales. Le marché est très compétitif et de plus en plus complexe, mais nous restons confiants dans l’avenir du groupe et dans tous les salariés de nos filiales », conclut-il.

La SMSP est basée à Ouaco, sur la commune de Kaala Gomen en province Nord de Nouvelle-Calédonie, et son siège administratif en province Sud à Nouméa.

Elle a pour principaux actionnaires les provinces Nord (87%) et Îles (5%) par l’intermédiaire des sociétés de financement d’économie mixte Sofinor (province nord) et Sodil (sud) qui en ont fait l’acquisition en 1990.

Un récent rapport, datant du 2 mai, de la Cour des comptes territoriale de Nouvelle-Calédonie, étrille la gestion du nickel dans la province nord par les indépendantistes, et leur « doctrine nickel » qui passe notamment par un arrêt des exportations de minerai brut sauf pour les entreprises calédoniennes offshore.

La chambre constate « que le modèle économique sur lequel repose une partie de la ‘doctrine nickel’ –le retour des dividendes vers la collectivité publique– n’est pas confirmé dans la pratique, les participations de la province Nord dans le secteur industriel du nickel se traduisant par une appropriation des bénéfices par la SOFINOR et une socialisation des pertes par la province Nord », indique notamment la cour.

Alors que le nickel est un enjeu hautement politique en Nouvelle-Calédonie, où se trouve un quart des ressources de ce minerai, la mise sous procédure de sauvegarde de la SMSP intervient à un moment crucial du processus de décolonisation progressif de l’archipel, inscrit dans l’accord de Nouméa (1998).

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