Montpellier : arrestation de 4 personnes soupçonnées de préparer un attentat

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Publié le 09/02/2017 à 11:49 - Mise à jour le 09/02/2017 à 11:49

Selon le ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux, ce nouveau coup de filet antiterroriste « a permis de déjouer un projet d’attentat imminent sur le sol français », alors que le pays est confronté à une menace jihadiste sans précédent depuis plus de deux ans. 
« Les enquêteurs pensent qu’un passage à l’acte était prévu, mais on ne sait pas où et comment », a indiqué de son côté une source proche du dossier.
Les suspects : une jeune fille de 16 ans et trois hommes âgés de 20, 26 et 33 ans, dont l’un pourrait avoir voulu mourir en kamikaze. Certains avaient été identifiés sur les réseaux sociaux, notamment sur la messagerie cryptée Telegram, très prisée des jihadistes.
 
Jeudi, l’enquête s’est accélérée quand des suspects ont acheté de l’acétone et de l’eau oxygénée, des composants du TATP, un explosif artisanal puissant mais très instable, ont expliqué les sources.
Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 8 février, dans laquelle l’adolescente de 16 ans prêtait allégeance au groupe jihadiste Etat islamique (EI), a également motivé les services antiterroristes à agir rapidement. 

« Trois sont directement suspectés de préparer une action violente sur notre territoire », a précisé le ministre dans un communiqué. Le rôle du suspect de 26 ans, arrêté chez le plus âgé des quatre, doit encore être déterminé.
L’adolescente de 16 ans avait exprimé la volonté de partir en zone syro-irakienne ou sinon de frapper la France. « L’un de ses mentors était un des objectifs de la direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) », a ajouté la source policière. Il était connu des services spécialisés qui l’avaient identifié fin 2015 parce qu’il semblait chercher à se rendre en zone irako-syrienne.

Selon les premiers éléments des investigations, cet homme de 20 ans projetait de « se faire exploser », a complété la source policière. Les enquêteurs travaillent sur l’hypothèse selon laquelle le jeune homme et l’adolescente devaient se marier avant l’attaque.
Dans l’appartement où il a été arrêté, à Clapiers, à la périphérie de Montpellier, les enquêteurs ont découvert 71 grammes de TATP, ainsi que des notes manuscrites pour en fabriquer et les composants ou le matériel nécessaire: acétone, eau oxygénée, seringues et gants de protection, a précisé une source judiciaire.

Menée sous l’autorité de la section antiterroriste du parquet de Paris, après deux semaines d’investigations, l’opération réalisée par les enquêteurs de la Sous-direction antiterroriste (Sdat), de la PJ de Montpellier et de la Force d’intervention de la police nationale (FIPN), a ciblé trois communes de l’Hérault : Marseillan, Clapiers et Montpellier.
« Nous sommes face à un niveau de menace terroriste extrêmement élevé », a réagi le Premier ministre Bernard Cazeneuve, en déplacement dans la Creuse.

Placée sous le régime d’état d’urgence jusqu’aux lendemains de la prochaine présidentielle, la France a été frappée par une vague d’attentats ayant fait 238 morts depuis 2015.
Vendredi dernier, un Egyptien de 29 ans, Abdallah El-Hamahmy, avait attaqué, une machette dans chaque main, des militaires au Carrousel du Louvre à Paris, en criant « Allah Akbar ». 
Grièvement blessé par les tirs de riposte des soldats, il a été mis en examen vendredi, notamment pour tentatives d’assassinats en lien avec une entreprise terroriste. 

De nombreux attentats ou projets ont été déjoués depuis début 2015. Le 13 décembre, le ministre de l’Intérieur avait fait état de « pas moins de 13 tentatives impliquant plus d’une trentaine d’individus », dont des femmes et des mineurs, depuis l’attentat de Nice du 14 juillet.
Fin novembre, quatre Français et un Marocain, soupçonnés d’avoir voulu commettre un attentat en région parisienne et qui avaient fait allégeance à l’EI, ont été mis en examen et écroués.

AFP

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