Les tensions persistent en Nouvelle-Calédonie, l’aéroport fermé encore une semaine

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La situation reste "difficile" dimanche en Nouvelle-Calédonie, où les forces de l'ordre peinent toujours à contrôler certains quartiers du Grand Nouméa et où l'aéroport international va rester fermé aux vols commerciaux au moins jusqu'au 2 juin.

Publié le 26/05/2024 à 12:01 - Mise à jour le 27/05/2024 à 10:02

La situation reste "difficile" dimanche en Nouvelle-Calédonie, où les forces de l'ordre peinent toujours à contrôler certains quartiers du Grand Nouméa et où l'aéroport international va rester fermé aux vols commerciaux au moins jusqu'au 2 juin.

Décidée au lendemain du début de violentes émeutes sur l’archipel français du Pacifique, et plusieurs fois prolongée depuis, la fermeture de l’aéroport international de La Tontouta aux vols commerciaux, en Nouvelle-Calédonie, sera effective au moins jusqu’au 2 juin, a appris l’AFP.

La route qui mène à l’aéroport international de La Tontouta, très dégradée par endroits, reste notamment encore jonchée de carcasses de véhicules, selon des sources locales. Français et touristes étrangers coincés sur l’archipel devraient continuer à être évacués depuis l’aérodrome de Magenta via des vols militaires affrétés par la France, l’Australie ou la Nouvelle-Zélande. 80 Polynésiens sur les 180 recensés seront de retour au fenua ce dimanche soir, a annoncé Moetai Brotherson sur notre plateau, ce samedi.

Foule impressionnante

Le territoire français du Pacifique Sud est plongé dans le chaos depuis le 13 mai, sur fond d’adoption à Paris d’une réforme prévoyant le dégel du corps électoral local, c’est-à-dire son élargissement aux personnes établies depuis au moins 10 ans. Les partisans de l’indépendance jugent que ce dégel risque de « minoriser » encore plus le peuple autochtone kanak.

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« Je peux aller à tout moment au référendum » sur cette réforme déjà adoptée par le Sénat puis l’Assemblée nationale, a fait valoir le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, dans un entretien au journal Le Parisien. Cette idée de référendum national n’a pas convaincu Philippe Gomès, un des chefs de file des loyalistes modérés, qui y voit un « non-sens dangereux » . « Ainsi en 2024, on demanderait au peuple français de trancher la question du corps électoral calédonien en dehors de tout consensus local » , s’est ému le leader du parti non-indépendantiste Calédonie Ensemble dans un communiqué.

Sur le terrain, la situation « demeure très difficile pour les habitants de l’île, en particulier dans le Grand Nouméa », avait relevé samedi soir la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, dans un communiqué. La levée des barrages, la sécurisation des sites et les déblaiements vont prendre énormément de temps.

Satisfaction pour les autorités locales, les routes d’accès au Médipôle, le centre hospitalier situé dans la banlieue de Nouméa, sont désormais sécurisées, ce qui devrait permettre une meilleure prise en charge des malades.

La dépouille d’un indépendantiste de 19 ans, tué à Nouméa le 15 mai, a été rapatrié à Maré, l’île dont il est originaire et où il doit être enterré dimanche. Une foule impressionnante était présente pour accueillir le bateau qui transportait également des étudiants retournant sur leur île, selon les images de la chaîne Nouvelle-Calédonie La 1ère.

« Desserrer l’étau »

Le bilan des violences est passé vendredi à sept morts, le septième étant un homme de 48 ans dont l’identité n’a pas été communiquée, tué à Dumbéa par un policier. Ce dernier a été mis en examen dimanche pour coups mortels aggravés par l’usage d’une arme et placé sous contrôle judiciaire.

Il a reconnu lors de sa garde à vue « avoir tiré un seul coup de feu, dans un geste réflexe pour se défendre, sans ajuster son tir vers la victime » , dans un « contexte de forte hostilité » à l’endroit de ce policier et d’un collègue, dont le véhicule a été caillassé par un « groupe de 40 à 50 personnes » .

La levée de l’état d’urgence n’est pas pour tout de suite, a fait savoir la ministre chargée des Outre-mer Marie Guévenoux, estimant que cela ne pourra être fait « qu’à la condition que les barrages soient levés et le calme revenu » . Le président de la République, lors de son passage sur l’île jeudi, a donné jusqu’à la fin juin aux élus et responsables politiques de l’archipel, aidés par une « mission de médiation » de trois hauts fonctionnaires, pour trouver « un accord global » qui « puisse être soumis au vote des Calédoniens » .

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