Les corps de six des victimes ont été évacués par les airs, a annoncé la police à l’issue de près de quatre heures d’attente.
Deux hélicoptères militaires avaient décollé de la ville de Whakatane aux premières lueurs de l’aube pour White Island, où l’éruption de lundi dernier aurait tué au moins 16 personnes en visite touristique, selon un bilan provisoire.
L’objectif de cette équipe, composée de démineurs, était de récupérer les restes humains de huit personnes demeurées sur l’île et de les transporter jusqu’à une frégate militaire ancrée au large.
– PUBLICITE –
« Cette équipe a fait preuve d’un grand courage pour permettre que (les corps) de ces six personnes soient restitués à leurs proches », a déclaré à la presse Mike Bush, commissaire de police.
Une mission exécutée dans des conditions « imprévisibles et difficiles », a souligné M. Bush.
Le commissaire de police a affirmé que les opérations visant à localiser les restes de deux autres personnes se poursuivent.
Des plongeurs effectuent des recherches dans l’eau après qu’un corps a été repéré mardi, flottant dans une mer agitée.
Des hélicoptères effectuent également des vols au-dessus de la baie de l’Abondance (Bay of Plenty).
« Incroyablement fier »
M. Bush n’a pas exclu la possibilité d’un retour sur l’île lorsque les conditions seront jugées plus sûres.
Des vols de drones avaient aidé à localiser les corps de six personnes avant le début de l’opération. Leur récupération était la priorité des militaires, porteurs de lourds équipements de protection qui ralentissaient et limitaient leurs mouvements.
Le commandant des forces spéciales, Rian McKinstry s’est déclaré « incroyablement fier » de l’équipe, composée de six hommes et de deux femmes qui ont mené à bien « cette opération unique ».
La veille de la mission, les forces de l’ordre ont indiqué qu’elles chercheraient également les restes des deux autres personnes disparues, mais qu’elles disposaient toutefois de peu de temps dans un environnement aussi dangereux.
Alors que l’opération commençait, la police a emmené les familles en deuil près de l’île sur un bateau et une bénédiction maorie a été organisée.
Les proches des victimes avaient fait pression sur les autorités pour que cette mission soit menée au plus vite, en dépit de risques d’une nouvelle éruption importante évalués à entre 50% et 60%.
Tenue en haleine
Des volcanologues ont suivi en direct les relevés d’activité sismique du volcan toujours fumant, pendant que les militaires récupéraient les corps. Au moindre signe d’un risque d’éruption, l’opération pouvait être interrompue.
« Aujourd’hui, il s’agissait de leur permettre de retrouver leurs proches », a déclaré la Première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, affirmant avoir été tenue en haleine tout au long des quatre heures passées sur l’île par les militaires.
« J’imagine que j’ai ressenti, à ce moment-là, la même anxiété que tout le monde », a-t-elle déclaré aux journalistes.
De nombreux touristes décédés étaient Australiens.
« C’est une période de désespoir et de détresse absolue. A chacune de ces familles, à leurs amis et à leurs proches, nous voulons dire que nous sommes de tout coeur avec eux dans cette période extraordinairement difficile », a déclaré Marise Payne, la ministre australienne des Affaires étrangères.
Le corps d’un guide néo-zélandais, Hayden Marshall-Inman, figurerait parmi les huit corps qui étaient demeurés sur l’île.
Son frère, Mark Inman, avait exprimé jeudi le sentiment de frustration des familles endeuillées, accusant la « bureaucratie » et les dirigeants d’être responsables du retard des opérations.
« Cela va nous permettre de pleurer et de dire adieu à nos proches comme ils le méritent », a-t-il déclaré au New Zealand Herald.
Depuis le début de la semaine, les autorités s’étaient montrées prudentes, soulignant les risques encourus par les secouristes, en raison des risques sismiques mais aussi des gaz toxiques qui continuent de s’échapper du cratère.
Les 28 survivants toujours hospitalisés en Nouvelle-Zélande et en Australie souffrent de graves brûlures.
Au total, 47 touristes et guides, venus d’Australie, des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de Chine, d’Allemagne, de Malaisie et de Nouvelle-Zélande, se trouvaient sur l’île au moment de l’éruption.