En août, la planète a battu un record de chaleur pour le 16e mois d’affilée

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Publié le 19/09/2016 à 9:30 - Mise à jour le 19/09/2016 à 9:30

La Terre n’avait jamais connu une aussi longue période de hausses mensuelles des températures depuis le début des relevés en 1880, a souligné mardi l’Agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA).
 
Pour les huit premiers mois de 2016, la température à la surface des océans et des terres (14,1 degrés C) s’est située 1,01°C au-dessus de la moyenne du XXe siècle, surpassant le précédent record de la même période en 2015 de 0,16°C, a précisé la NOAA dans son bulletin mensuel des températures sur le globe.
L’année 2016 est ainsi bien partie pour battre un nouveau record annuel de chaleur, qui serait le troisième de suite.
 
Pour août, la température moyenne sur les terres et océans (15,6°C) a été 0,9°C supérieure à la moyenne du siècle dernier, ce qui en a fait le mois d’août le plus chaud dans les annales, battant le précédent record pour ce mois en 2015 de 0,05°C.
« Des températures plus élevées que la moyenne ont été enregistrées sur la vaste majorité de la planète », souligne la NOAA.
 
En Afrique et en Asie, août n’avait pas été aussi caniculaire depuis le commencement des relevés sur ces deux continents en 1910.
« Le mercure a aussi atteint des niveaux record pendant les huit premiers mois de 2016 sur l’ensemble de l’Alaska, dans l’Ouest du Canada, le nord de l’Amérique du Sud, en Afrique, dans le sud de l’Europe, en Indonésie, et dans plusieurs région d’Amérique Centrale, dans les Caraïbes, l’Australie et la plupart de l’Asie », a précisé l’agence.
 
Cette accélération du réchauffement planétaire résulte principalement de l’accumulation des gaz à effet de serre provenant de la combustion des énergies fossiles, soulignent les climatologues.

Le président américain Barack Obama a exhorté mardi les pays signataires de l’accord de Paris sur le climat à le mettre en oeuvre dès que possible pour ne pas laisser ces questions aux générations suivantes.
« Si nous n’agissons pas vigoureusement, nous aurons à payer le prix de migrations massives, de villes submergées, de personnes déplacées, de réserves alimentaires qui fondent et de conflits générés par le désespoir », a déclaré Obama à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies.
Cet accord, déjà ratifié par les Etats-Unis et la Chine, les deux plus grands émetteurs de gaz à effets de serre, vise à limiter le réchauffement à moins de 2°C d’ici la fin du siècle par rapport aux niveaux de l’ère pré-industrielle.
 
La montée record du mercure en 2016 a été en partie exacerbée par le courant équatorial chaud du Pacifique El Niño pendant les six premiers mois de l’année. Il s’est depuis dissipé. 
Ce réchauffement résulte surtout d’une accumulation de chaleur au cours des décennies : avant d’être piégée dans l’atmosphère par l’accroissement des gaz à effet de serre, celle-ci est absorbée par les océans.
 
En août, la température moyenne à la surface des océans était ainsi 0,77°C au-dessus de la moyenne du XXe siècle, la deuxième plus élevée jamais enregistrée, souligne la NOAA.
« Nous avons eu El Niño avant et il n’a pas produit des records de température comme cela », avait déclaré le 12 septembre Gavin Schmidt, le principal climatologue de la Nasa, directeur de l’Institut Goddard pour les études spatiales.
 
Autre signe d’intensification du réchauffement, l’étendue des glaces arctiques a été en août 23,1% inférieur à la moyenne de 1981 à 2010, a pointé la NOAA.
Il s’agit de la quatrième plus faible superficie de la banquise pour ce mois depuis 1979, début des observations par satellite. 
Les glaces arctiques ont atteint leur plus petite étendue pour l’été samedi dernier (16 septembre) avec 4,4 millions de km2 juste derrière le record de 2012 (3,39 millions de km2).
Selon des chercheurs, l’océan Arctique pourrait être libéré des glaces durant l’été d’ici 2030 ce qui pourrait affecter le « jet stream » et avoir un impact sur la météorologie plus au sud.

AFP

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