Suite au désarmement de l’Alis, un navire semi-hauturier basé en Nouvelle-Calédonie va assurer des missions côtières et hauturières de la Papouasie Nouvelle-Guinée à la Polynésie française. L’Antéa remplit désormais ce rôle au service de la communauté scientifique depuis son arrivée à Nouméa, son nouveau port d’attache. « Ce navire constitue un vecteur essentiel de la diplomatie scientifique indopacifique de la France et de son rayonnement dans le Pacifique Sud, explique Olivier Lefort, directeur de la Flotte océanographique française. L’Antéa doit permettre de co-construire avec les outre-mer et les pays partenaires de la région des programmes de recherche pertinents touchant les milieux insulaires, littoraux, côtiers et hauturiers intertropicaux. »
157 jours de mission scientifique dans le Pacifique Sud
Après avoir opéré dans l’Océan indien, en Atlantique et plus récemment dans la Méditerranée, l’Antéa -long de 35 mètres – est capable d’opérer à la fois près des côtes, grâce à son faible tirant d’eau, et au-delà du plateau continental avec 18 jours d’autonomie. Il peut accueillir jusqu’à 9 scientifiques et dispose de deux laboratoires pour effectuer un large éventail de missions scientifiques en mer. Il permet d’étudier les fonds marins avec le robot Ariane, d’effectuer des opérations de chalutage pour évaluer l’abondance des populations des poissons, d’analyser les courants, de prélever du plancton ou encore de réaliser des mesures en parcourant l’océan. « Dès 2023, l’Antéa assurera 157 jours de mission scientifique à travers tout le Pacifique Sud, de Nouvelle-Calédonie jusqu’en Polynésie française puis en Papouasie Nouvelle-Guinée, détaille Olivier Pringault, directeur du département Océans, Climat et Ressources à l’IRD et représentant de l’IRD au sein du comité directeur de la Flotte océanographique française. Cette activité se répartit cette année à travers 5 campagnes, au profit des scientifiques de l’IRD, de l’Ifremer et du CNRS, mais également des équipes de la Communauté du Pacifique. »
À partir du 15 mars et jusqu’à fin avril, l’Antéa entame sa première mission scientifique au départ de Nouvelle-Calédonie, Swotalis (pilotée par l’IRD), dans le cadre d’un consortium international, en lien avec le lancement d’un nouveau satellite d’observation de la Terre et des océans, SWOT. Grâce aux données collectées par satellite et en mer, cette mission est dédiée à l’étude des « ondes de marée interne », des oscillations au sein de l’océan et visibles depuis l’espace. Elle sera suivie par le premier volet de la campagne Kaseaope (pilotée par l’Ifremer), qui prévoit le déploiement d’une ligne de mouillage et d’un observatoire sous-marin autour des monts sous-marins dans le parc marin de la mer de Corail. En juillet, toujours en Nouvelle-Calédonie, la mission Cacao (pilotée par l’IRD) s’intéressera au rôle du guano sur le cycle de l’azote et la chimie des eaux côtières, à proximité des récifs coralliens.
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Au mois d’août, l’Antéa se rendra en Polynésie française pour la campagne Iconic (pilotée par l’IRD). Cette mission s’inscrit dans le cadre d’un important projet de recherche qui vise à étudier comment le changement climatique affecte les connexions entre les populations d’espèces marines côtières, en particulier au sein des récifs coralliens.
D’octobre à novembre, les équipes de l’IRD et de la Communauté du Pacifique poursuivront les travaux du projet Warmalis, de la Polynésie française jusqu’à la Papouasie Nouvelle-Guinée. Ils étudieront les réseaux trophiques pélagiques dans les grands écosystèmes du Pacifique, pour permettre une gestion durable des ressources halieutiques et en particulier des populations de thons.
La Flotte océanographique française assure une présence et un rayonnement de la recherche en sciences marines dans le Pacifique, à l’aide d’un dispositif qui repose sur deux navires : L’Atalante, navire hauturier polyvalent qui est présent en moyenne une année sur quatre dans le Pacifique, et un navire semi-hauturier basé en Nouvelle-Calédonie à l’instar de l’Antéa.