Un autre groupe expérimenté, mais en Hura ava tau, précède Hitireva vendredi. C’est Toahiva, créé en 2014 et dirigé par Moon Urima.
Toahiva raconte l’histoire de la belle Teipo. Et à travers elle, la lutte quotidienne entre notre ego et le chemin de l’humilité.
Toahiva est une valeur sûre. Malgré quelques imprécisions de placements et beaucoup de coiffes tombées, le groupe montre une belle énergie, les costumes sont soignés et l’orchestre puissant.
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Les danseurs sont nombreux et en imposent sur scène. Seul bémol, peut-être : ils sont trop statiques sur les derniers tableaux, alors que la première partie impulsait des chorégraphies plus ambitieuses.
Trois groupes de chants se sont produits vendredi. Tamari’i Mahina, puis Natiara, en tarava Raromatai. Natiara se distingue par un nombre importante de chanteurs, mais aussi une jolie saynète subtilement éclairée, jouée en arrière-plan par deux acteurs… et surtout son ra’atira ti’ati’a himene : Manaarii Maruhi est littéralement habité par son rôle. Ce groupe avait remporté une moisson de quatre prix l’an dernier, et compte faire aussi bien !
En Tarava Tahiti, c’est Tamari’i pane ora qui s’est produit vendredi, mené par Tiarenui Conroy. C’est la première participation de ce groupe de chant.
Avec un peu de retard, et des gradins qui ont un peu attendu avant de se remplir, Hitireva foule enfin la scène de To’ata. Kehaulani Chanquy a longuement harangué ses danseurs en coulisses. Sur les premiers tableaux, ils dégagent une formidable énergie.
Ce spectacle, brillamment écrit par Jacky Bryant, c’est une ode à la vie, à la nature, qu’il faut préserver… pour éviter notre propre mort. Un message écologique, et un messager : Tupaia, un sage qui sait déchiffrer les indices semés par la nature.
Le public peut voir les danseurs ouvrir des noix de coco. Mais il est trop loin pour distinguer la subtilité des costumes. Sur les coiffes, de minuscules poissons côtoient des bernard-l’ermite. Un travail d’orfèvre.
Le groupe va toutefois connaître quelques problèmes d’alignement, surtout sur les côtés. Quelques accessoires perdus, aussi, sans doute à cause de la richesse et de la complexité des costumes. Mais la prestation est globalement très réussie, et soutenu par un orchestre de grande classe.
Hitireva présente un florilège des meilleurs danseurs. Au premier rang, on distingue de nombreuses danseuses primées dans d’autres groupes, absents du heiva cette année, comme Hei Tahiti, ce qui garantit un excellent niveau technique. Autre atout, suffisamment rare pour être noté : les garçons sont très nombreux, et occupent dans le spectacle une place au moins aussi importante que celle des filles. A quand la parité au Heiva ?
Kehaulani Chanquy semble avoir choisi une voie novatrice, assez spectaculaire. On est même plus dans le show que dans le concours de danses. Le public apprécie. Pour l’avis du jury, il faudra attendre le 17 juillet.
Les solistes choisis par Hitireva impressionnent aussi. Matatini Mou, par sa technique et la difficulté des pas choisis. Noarii Teiva par sa vigueur et la qualité de son paoti.