Toussaint : il n’y a pas de prix pour rendre hommage aux défunts

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A l’approche de la Toussaint et de la fête des morts, c’est une tradition en Polynésie, les familles, se retrouvent dans les cimetières, pour nettoyer les sépultures. Malgré la hausse des prix des fleurs, des sacs de sable et des matériaux d’entretien ou de rénovation, les polynésiens n’hésitent pas à mettre la main à la poche car en dépit de l’inflation, la fête de la Toussaint reste un évènement essentiel pour les familles.

Publié le 30/10/2022 à 12:35 - Mise à jour le 31/10/2022 à 9:54

A l’approche de la Toussaint et de la fête des morts, c’est une tradition en Polynésie, les familles, se retrouvent dans les cimetières, pour nettoyer les sépultures. Malgré la hausse des prix des fleurs, des sacs de sable et des matériaux d’entretien ou de rénovation, les polynésiens n’hésitent pas à mettre la main à la poche car en dépit de l’inflation, la fête de la Toussaint reste un évènement essentiel pour les familles.

Les dépenses sont inévitables pour célébrer la fête des morts et sans surprise, comme pour tout le reste, le prix des chrysanthèmes, a augmenté mais ce la ne freine pas les familles qui veulent rendre hommage à leurs défunts. Comme tous les ans, à quelques jours du 1er novembre, les pots de chrysanthèmes de la serre de la famille Hapairai s’arrachent. Mareva a commandé près de 3000 plants de chrysanthèmes en Floride. Un tiers n’a pas fleuris à temps, alors les revendeurs se précipitent sur les pots disponibles. « Comme ils ont vu que beaucoup n’étaient pas en fleurs alors ils sont vite venus chercher. Cette année j’ai eu un arrivage en retard, donc j’ai essayé quand même de les faire fleurir en les couvrant avec un tapis noir (…) tous les matins, il faut aller retirer ça à 8h30 – 9h et avant 16h, on les fait dormir, pour justement que les boutons puissent sortir. »

Et le chrysanthème n’échappe pas à l’inflation. Fleurir les tombes de vos proches disparus vous en coûtera plus cher, cette année. C’est toute la chaine, de la production à la livraison en passant par les produits de culture, qui ont augmenté leurs tarifs. « J’ai augmenté aussi à peu près de 500 francs le pot. Je suis obligée d’augmenter, tu sais avant, l’année dernière j’ai eu le terreau qui était à 1640 francs, là maintenant c’est 2800 francs le sac. Et mon fret de Floride jusqu’à Los Angeles a coûté beaucoup plus cher que les plantes et après de Los Angeles à ici, ça fait beaucoup d’argent pour le fret. Et puis l’engrais (…) de 6800 francs c’est passé à 9000 francs le sac. »

Des hausses de tarifs que l’on a pu observer aussi dans les pépinières. L’an passé un pot coûtait 2500 francs dans celle de Tamanu, à Punaauia. Cette année le pot coûte 300 francs plus cher et comptez 7000 francs pour deux pots plus fournis en fleurs. Malgré cette hausse, les clients restent fidèles. La majorité des fleurs exposées dans la pépinière est déjà réservée ou vendue.

Pour faire quelques économies, certaines familles choisissent les fleurs cueillies à domicile. D’autres iront comparer les prix auprès des vendeurs de bord de route.

Qu’à cela ne tienne, les familles s’organisent pour embellir les sépultures, sans trop compter. En Polynésie, une grande partie des tombes sont recouvertes de sable blanc, alors à l’approche de la toussaint des vendeurs de sable installent leurs stands non loin des cimetières. Si certains vendeurs ont augmenté leurs prix, à l’entrée de celui de la pointe des pêcheurs, à Punaauia, le prix du sac de sable n’a pas augmenté par rapport à l’an passé, il est toujours à 1000 francs.  Mais « le volume du sac est beaucoup plus petit comparé aux années précédentes » nous dit un client. « Avant il me fallait 10 sacs, je pense que là, on partirait plus sur 12-13 sacs. C’est un coût c’est vrai, mais bon, comme c’est pour nos défunts, donc on ne calcule pas vraiment. »

Autre dépense : la peinture blanche pour redonner de l’éclat aux concessions. Selon leur taille, il faut plusieurs pots et les budgets sont multipliés par deux, pour certaines familles « On a refait la peinture, on met du sable, on peut dire dans les 30 – 40 000 francs et sans les fleurs encore. ». Plusieurs personnes nous ont confié entre les tombes, que le plus important c’est de se recueillir auprès des défunts, plutôt que de regarder la note « Ce n’est pas le prix qui compte, c’est de faire ce qu’on peut avec ce qu’on a » .

Si le pouvoir d’achat n’est plus le même, les familles tiennent à entretenir au mieux les tombes de leurs proches et surtout à transmettre cette tradition, ces gestes aux jeunes générations.

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