Patrick Galenon : « Sur les six revendications principales évoquées devant le gouvernement, nous n’avons pas eu de réponses »

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Un an après la victoire du Tavini aux Territoriales, l’ensemble des organisations syndicales ont participé ce mercredi aux traditionnelles rencontres du 1er mai avec le gouvernement, à la Présidence. Le secrétaire général de la CSTP-FO, Patrick Galenon, comptait parmi les participants. Invité de notre journal quelques heures plus tard, il s'est dit "déçu". "Nous n'avons pas eu les réponses qu'on attendait", a-t-il déclaré.

Publié le 02/05/2024 à 10:23 - Mise à jour le 02/05/2024 à 12:46

Un an après la victoire du Tavini aux Territoriales, l’ensemble des organisations syndicales ont participé ce mercredi aux traditionnelles rencontres du 1er mai avec le gouvernement, à la Présidence. Le secrétaire général de la CSTP-FO, Patrick Galenon, comptait parmi les participants. Invité de notre journal quelques heures plus tard, il s'est dit "déçu". "Nous n'avons pas eu les réponses qu'on attendait", a-t-il déclaré.

TNTV : Plusieurs sujets ont été évoqués ce jour : la chèreté de la vie, l’emploi, la situation de l’hôpital ou encore la PSG. Êtes-vous satisfait de ces échanges ?
Patrick Galenon, secrétaire général de la CSTP-FO :
« Les échanges étaient parfois cordiaux, mais malheureusement nous n’avons pas eu les réponses qu’on attendait. Sur les six revendications principales que nous avons évoquées devant le gouvernement, nous n’avons pas eu de réponses. Est-ce qu’il faut taxer les marges excessives ? On ne sait pas. Est-ce qu’il faut changer notre système ? (…) C’est le genre de réponses qu’on nous a données. Nous avons donné nos propositions qui sont claires. On demande 6% d’augmentation pour les salariés, ce qui correspond à la marge que nous avons perdue » .

TNTV : C’est la grande préoccupation des Polynésiens, la chèreté de la vie, le pouvoir d’achat qui diminue. On entend beaucoup le ministre Tevaiti Pomare prétendre avoir stoppé, maîtrisé l’inflation. Ce n’est pourtant pas ce que démontrent les chiffres et les spécialistes. Que lui répondez-vous ?
P.G : « Je ne sais pas. Moi, je sais que l’inflation, il y a 2 ans, c’était 8,5%. Cette année, l’inflation est à 0,63%, ça nous fait à peu près 9,1% d’inflation en deux ans. Le problème, ce n’est pas l’inflation, c’est la vie chère. De toute façon, ça ne dépend pas beaucoup de nous. Pourquoi nous avons des marges que nous constatons à hauteur de 300-400% ? C’est de cela qu’on ne veut pas. Si les marges sont excessives, c’est là qu’il faut aller chercher de l’argent, pas aller chercher de l’argent chez les plus petits » .

TNTV : Vous attendez des mesures concrètes ?
P.G : « Bien sûr. Nous, quand on va discuter dans ce genre de discussion, on a des chiffres en tête. 6%, c’est la cherté de la vie, c’est le pouvoir d’achat que nous avons perdu. Et là, s’il s’agit des salariés, que dire des sans-emploi ? C’est pour ça que, lorsqu’ils nous invitaient à midi, nous avons préféré dire qu’il fallait donner cela aux pauvres et à Père Christophe, pas à nous » .

Lire aussi – Fête du travail : les syndicats portent leurs revendications à la présidence

TNTV : Cela fait un an que le Tavini a été élu. Quel bilan tirez-vous de cette année de mandature ?
P.G : « On les a laissés beaucoup réfléchir. Maintenant, nous avons des revendications claires, notamment sur le fonds d’aide pour ceux qui ont perdu involontairement leur emploi. Quito Braun Ortega a mis en place une caisse de chômage, que les patrons et le gouvernement s’en inspirent (…) » .

TNTV : Êtes-vous déçu ?
P.G :
« Oui, parce que lors de ces discussions, j’avais l’impression que nous étions en campagne électorale et non pas dans des commissions de travail (…) Qu’en est-il de la réforme fiscale ? Si le Conseil d’État annule de nouveau ? J’espère qu’ils vont gagner. S’ils perdaient, qu’est-ce qu’on fait ? On a un plan B ? On ne sait pas » .

TNTV : Combien de temps allez-vous laisser au gouvernement avant de vous mobiliser plus fortement ?
P.G :
« Nous avons aussi un autre problème à ce sujet. Il s’agit des fonctionnaires d’État. J’ai entendu dire qu’on voulait faire passer les fonctionnaires d’État à la CPS. Il faut savoir qu’aujourd’hui, la Sécurité sociale nous rembourse à hauteur de 2,5 milliards de francs les maladies radio-induites et les autres maladies des fonctionnaires d’État. La CPS, sur la gestion, fait à peu près 500 millions de francs. Donc si on fait entrer les fonctionnaires d’État à la CPS, c’est une perte de 3 milliards de francs dès le départ » .

TNTV : Vous parlez du remboursement des maladies radio-induites, mais la cotisation des fonctionnaires, n’apporterait-elle pas davantage d’argent pour notre caisse ?
P.G :
« Il est préférable d’aller demander à la France de nous rembourser nos 100 milliards francs liées aux maladies radio-induites que de faire entrer les fonctionnaires d’État à la CPS, non ? Demandons à ce que l’État rembourse pour tout le monde. Comme ça, on pourra peut-être aider nos pauvres salariés du CHPF et puis des hôpitaux périphériques. Et toute la fonction publique commence à se poser de vraies questions parce que la fonction publique aussi commence à avoir du mal » .

TNTV : Combien de temps allez-vous laisser au gouvernement avant de durcir votre mobilisation ?
P.G :
« Admettons un mois et demi, ça correspond aux Jeux olympiques (…) On a rencontré le secrétaire général parce que M. le haut-commissaire n’était pas là. Mais nous avons aussi, avec l’État, discuté notamment des retraites des fonctionnaires d’État. On prétend qu’il nous faut 75% du dernier montant pour toucher notre retraite, comme les métropolitains. Et là, je vois que l’ensemble des syndicats de la fonction publique d’État nous suit dans cette opération. Là, nous sommes contents. Si nous n’avons pas de satisfaction, on ne sait faire qu’une chose, nous mobiliser et faire la grève (…) c’est un droit constitutionnel » .

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