« Je vous demande de remettre en question l’interdiction de vente d’alcool et s’il le fallait de la réglementer. » Contre toute attente, l’association de lutte contre les violences intra-familiales, Utuafare Mataeinaa, voit d’un mauvais oeil la suspension prolongée de la vente d’alcool. « La surconsommation au sein des foyers fragilisés par la violence, est permettez-moi de vous le dire, faux ! » tranche sa présidente Alexandra David en s’adressant au Haut-commissaire et au président du pays. « Au contraire, » consommation d’alcool ou non, la violence est toujours là argumente la présidente. L’association prône plutôt la prévention et l’information « à destination des auteurs de violences et des victimes de violences » voire, « une mise en garde pour non-dénonciation. »
L’association met en garde notamment contre les dangers de l’alcool artisanal, rappelant que « le Polynésien qui veut boire trouvera toujours des moyens pour étancher sa soif et cela est d’autant plus dangereux lorsque l’interdit est de mise. » Elle invoque notamment l’Association nationale des Addictologues (l’ANPAA) sur « les effets imprévus » d’un « sevrage agressif ».
« La cessation de la vente d’alcool va entraîner chez certains buveurs dépendants des phénomènes de sevrage aigu, pouvant aller jusqu’au delirium tremens, dont les conséquences peuvent être plus sérieuses que le maintien de la consommation, même excessive », déplore l’association toujours en citant l’Anpaa. « Tous les buveurs dépendants ne sont pas violents et toutes les personnes violentes n’ont pas besoin d’alcool pour passer à l’acte ».
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Si l’association reconnaît n’avoir reçu aucun coup de fil de détresse des victimes, elle rappelle également que celles-ci « n’ont certainement pas les moyens de la dénoncer puisqu’elles vivent 24 heures sur 24 avec leur bourreau. Il en est de même des enfants qui vivent et subissent les violences familiales !«