Vidéo – Marama Vahirua, la tête de la Fédération Tahitienne de Football au bout du pied

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Publié le 31/08/2018 à 10:48 - Mise à jour le 24/06/2019 à 15:52

Tahiti Goal, puisque c’est comme cela qu’on le surnommait lorsqu’il martyrisait les gardiens de but en métropole, à 38 ans a décidé de remiser les crampons pour endosser la tenue de président de club de l’AS Dragon.

« On est jamais aussi bien servi que par soi-même. », attaque Marama Vahirua qui après avoir proposé un partenariat avec l’ancien président, faute de réponse satisfaisante, a décidé de se présenter à l’élection pour la présidence du club. Et le verdict des urnes lui a été favorable. « Maintenant je dois sortir le bleu de chauffe pour me mettre au travail ! »

Après les pelouses, c’est sur un autre type de terrain qu’il est attendu, celui beaucoup plus contraignant de l’administratif. « C’est un travail administratif, où l’on monte des projets et pour faire cela je me suis entouré de personnes compétentes avec qui l’on partage la même vision du football. Mon premier objectif était de remonter l’école de football, désormais c’est fait et maintenant on va pouvoir aller de l’avant. »

De son expérience de footballeur pro il a retiré des enseignements dont un qui va servir de mantra pour la suite des évènements. « Ce n’est pas l’individualité qui fait que…. mais c’est le collectif qui fait que l’individualité sort, c’est pour cela que j’ai voulu instaurer une mentalité d’équipe et de famille avant tout. »

Comme lors de ses plus belles années, Marama va droit au but. Attaquant un jour, attaquant toujours. « Dés que j’ai pris place à la présidence, j’ai contacté mes potes à l’OGC Nice et je suis allé les voir pour que l’on travaille ensemble et que je sois leurs yeux à Tahiti ».

Chercher et trouver des diamants bruts cachés dans le football polynésien et les envoyer à Nice pour les polir. « En métropole ils pourront acquérir un savoir faire, de l’expérience et même s’ils ne réussissent pas, à leur retour ils pourront partager leurs expériences et faire évoluer le football local. Quand tu travailles avec les meilleurs, forcément, tu deviens meilleur. »

Pour l’heure, l’AS Dragon compte 200 licenciés, ce qui est plutôt pas mal. Mais pour autant pas question de se reposer sur ses lauriers. « Nous sommes plutôt fiers de ce chiffre car cela légitimise et crédibilise le travail des éducateurs, mais ce n’est pas une fin en soi. »

En ligne de mire cette année, remporter le titre chez les seniors. « Je suis un compétiteur et j’ai mis la barre haute. On a mis les moyens et on a pas fini de les mettre, et je veux un titre. »

Pour satisfaire ses ambitions et son appétit de titres, Marama a durement négocier pour s’attacher les services de joueurs durant le mercato. « On a une très belle recrue cette année avec Roonui Tehau qui vient de l’AS Vénus, ainsi que pas mal d’autres jeunes car on travaille sur le long terme et on parie sur l’avenir. » Et l’avenir semble ouvert pour l’AS Dragon car Marama compte bien ouvrir le club au Futsal et au beach soccer.

Aller de l’avant est dans ses gènes, comme ont pu le constater pas mal de défenseurs de la ligue 1, et on ne change pas du jour au lendemain son patrimoine génétique. Du coup apprendre qu’il brigue le poste de président de la Fédération Tahitienne de Football, n’est pas une surprise. « Je vais me présenter à l’élection pour le poste, cela fait cinq ans que je suis revenu en Polynésie et que je travaille pour faire évoluer le football et créer une passerelle entre Tahiti et la métropole et pour moi, briguer ce poste est une suite logique. »

A l’évocation de ce désir, pas mal dans son entourage ont trouvé qu’il allait peut-être un peu vite en besogne, mais pour lui, le temps est compté. « Moi, ma carrière de footballeur est fini. Derrière moi. Mais il y a des jeunes qui n’ont pas le temps dont il faut s’occuper maintenant. Pas mal d’entre eux glissent vers l’alcool, la drogue et je veux les aider. »

Sentiment renforcé par sa discussion avec ses deux amis, Hugo Lloris et Laurent Koscielny, avec qui ils ont évoqué la formation des jeunes en Angleterre. « Ils m’ont dit, -Marama, cela n’a rien à voir même avec ce que l’on a connu avec la France. C’est une autre planète ! – Cela m’ouvre d’autres possibilités d’avoir des relations au sein du championnat anglais. »

Ouvrir des portes un peu partout pour les jeunes footballeurs polynésiens, ne peut-être que bénéfique pour le football local, « Et donc à notre pays. Avec mon expérience,  et mes relations, il y a vraiment quelque chose à faire ne serait ce que passer à la vitesse supérieure. J’ai réussi, Pascal a réussi (NDLR: Pascal Vahirua), pourquoi nous ne sommes que deux Tahitiens à avoir évolué au haut niveau ? »

Offrir une vie meilleure à certains, sortir un peu de Tahiti, voir le monde et jouer au football en gagnant bien, voir très bien sa vie, voila ce que Marama veut offrir aux jeunes Polynésiens. Si il y met autant d’envie et de pugnacité que lors de ses plus belles heures sous le maillot des canaris ou des aiglons, ce n’est pas utopique.
 

Rédaction web avec Laure Philiber

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