Virginie Bruant annonce la création de la « première liste des métiers protégés en Polynésie »

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De retour de sa mission en métropole, la ministre des Solidarités Virginie Bruant était invitée sur le plateau de TNTV.

Publié le 20/09/2022 à 16:55 - Mise à jour le 20/09/2022 à 17:18

De retour de sa mission en métropole, la ministre des Solidarités Virginie Bruant était invitée sur le plateau de TNTV.

TNTV : Vous êtes chargée depuis votre nomination en mars dernier, de mettre en œuvre une politique d’insertion plus efficace. Six mois après, où en êtes vous ?
Virginie Bruant : « C’était tout l’objet de la mission en métropole. Elle s’est vraiment faite dans le cadre du déploiement de dispositifs que nous sommes en train de mettre en place en Polynésie et pour sur lesquels je travaille maintenant depuis 6 mois. Pour donner un exemple : la réforme de l’apprentissage. Vous savez qu’il est très important aujourd’hui dans le cadre de la relance de l’économie, donc de la relance de l’emploi, de faire en sorte que les demandes d’emploi aillent avec les demandeurs, et des emplois créés. La réforme de l’apprentissage est un de ces outils. Donc on travaille maintenant depuis 4 mois sous forme d’ateliers avec les partenaires sociaux. »

L’apprentissage a été laissé un temps de côté à cause de la covid
« Oui. Il faut vraiment rendre ce dispositif plus attractif. C’est un dispositif qui dans le monde entier fonctionne très très bien. En France, ils sont en passe d’avoir plus de 1 million d’apprentis par an et nous devons rentrer dans cette mouvance là. Tous les partenaires en sont conscients que c’est un véritable outil dans le cadre de l’insertion sociale et professionnelle. Donc nous allons lancer avant la fin de l’année nos premiers projets pilotes avec cette réforme de l’apprentissage, avec un nouveau visage, avec un dispositif qui est beaucoup plus attractif que ce qu’il n’a été. On va également avoir un œil très attentif sur les tuteurs parce qu’ils sont aussi garants de la formation en entreprise. On va pouvoir ouvrir cette carte de formation. Et, un des points forts de ma mission en métropole, était, et c’est très important pour moi, l’apprentissage dans les métiers du social, qui n’existait pas avant, qui est en train d’être déployé. C’est tout nouveau. Il est absolument primordial pour la Polynésie de s’inscrire dans cette réforme là. Nous avons de gros besoins en matière de travailleurs sociaux notamment, mais d’éducateurs spécialisés etc. Dans tous les métiers du social nous avons de gros besoins. »

Ce sont des formations qui ne sont pas accessibles ici en Polynésie ?
« Non elles ne sont pas accessibles donc il y a beaucoup de métiers où nos étudiants sont obligés d’aller en métropole et là nous sommes en train de travailler, dans le cadre de la réforme de l’apprentissage, pour pouvoir proposer des formations à Tahiti en alternance, dans nos établissements ou dans nos associations ou dans nos services avec une partie, et c’est là qu’on est en train de travailler en partenariat avec la métropole pour pouvoir avoir ces formations sur la partie de la fameuse semaine en présentiel en restant en Polynésie ou en visio ou à distance. »

Est-ce que vous avez des dates ?
« On a pris les premiers contacts lors de cette mission en métropole. On reste bien évidemment en lien avec eux. Ça va être dans le cadre de mes premiers projets pilotes qui vont sortir cette fin d’année. Après on aura tout un cadre législatif et règlementaire à mettre en place. Donc c’est ce sur quoi on travaille également en parallèle pour qu’on puisse déployer complètement ce dispositif en 2023″

Vous avez aussi à coeur la réinsertion des SDF. Où est-ce que ça en est ?
« Alors ça c’est un sujet qui est prioritaire pour nous. C’est un axe prioritaire en terme de solidarité. Donc ça faisait également partie de mes rendez-vous en métropole où on a pu faire vraiment du partage de compétences et de technicité sur la prise en charge de cette population vulnérable. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a trois mois de ça, nous avons annoncé la création d’une cellule au sein de la DSFE, d’une cellule spécialisée dans la prise en charge et un parcours personnalisé pour nos SDF. Donc c’est vraiment un sujet qui est une priorité pour nous qui nous tient vraiment à coeur parce que ça fait partie de la solidarité dans son ensemble. »

Dans le cadre de cette mission, vous avez aussi eu l’occasion de rencontrer la fondation Brigitte Bardot qui est en lien avec ce nouveau portefeuille de la condition animale. Un portefeuille qui a été créé à votre initiative. Quels objectifs vous vous êtes fixés ?
« Nous avons officialisé ce nouveau portefeuille en juin en concertation avec le président du Pays que je remercie car il a été très attentif à la demande et nous avons tout de suite attaqué nos travaux avec l’ensemble des associations qui œuvrent pour la condition animale en Polynésie française. Il y a une très belle dynamique. Il y a énormément de choses à faire malheureusement et c’est dans ce cadre là que j’ai rencontré la fondation Brigitte Bardot qui nous propose du partenariat technique sur différents points dans le cadre de campagnes de stérilisation. On va se revoir, on continue à garder contact ensemble. Et on va lancer d’ici la fin de l’année, des projets pilotes. Le premier sera à Moorea, commencera le 15 octobre avec une campagne massive de stérilisation et on va l’accompagner d’une campagne de prévention bien évidemment et de sensibilisation qui doit absolument aller avec. »

Vous êtes en charge aussi de la condition féminine. Le fenua a été récemment ébranlé par un cas de féminicide. Là aussi il y a urgence. Quel est votre champs d’action ?
« C’est la deuxième priorité sur le champ de la solidarité, que président m’a donné au mois de mars : la lutte contre les violences faites aux femmes. C’est un sujet qui est trop important en Polynésie et c’est pour ça qu’il faut qu’on ai une attention particulière. Une des premières actions, ça va être la création d’un réseau d’hébergement d’urgence pour ces femmes victimes de violences puisqu’on s’est rendu compte que l’année dernière il y a eu à peu près une centaine de femmes qui n’ont pas pu être prises en charge dans l’urgence. Donc là nous sommes en train d’acquérir des bâtiments où nous allons pouvoir recevoir assez rapidement je pense et mettre en place ce réseau d’hébergement d’urgence pour notamment, et c’est pour toutes les violences intra-familiales, même si aujourd’hui les femmes sont plus touchées, ça fait partie de nos objectifs. »

(…) Aujourd’hui nous avons tenu une commission technique pour l’emploi local et je voulais profiter d’être là ce soir pour annoncer officiellement que nous avons sorti, avec l’ensemble des partenaires sociaux, la première liste des métiers protégés en Polynésie française. Que je vais présenter cette semaine en conseil des ministres et qui sera applicable à partir du 1er octobre. »

De quoi s’agit-il concrètement ?
« Ce sont 43 métiers qui vont être protégés et sur lesquels nos résidents locaux auront la priorité sur ces emplois là. C’était un engagement fort du président. On s’était engagés (…) ça va être fait et nous sommes très contents du travail fait. »

Une réglementation propre aux ESAT (Etablissements et Services d’Aide par le Travail)

Ce mardi matin, Virginie Bruant est allée à la rencontre de 3 associations de Taiarapu EST œuvrant pour l’insertion sociale. Elle était accompagnée de la directrice des Solidarité, de la Famille et de l’Egalité (DSFE) Démécia Manuel.

La ministre a annoncé la mise en place d’une réglementation propre aux ESAT (Etablissements et Services d’Aide par le Travail) en Polynésie française. Identifiée, comme éventuelle structure ESAT, l’association pourrait ainsi être agréée prochainement. L’objectif étant de développer la mixité sociale et l’inclusion des personnes en situation de handicap.

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