Vidéo – Air Moorea : « J’ai ressenti la douleur des familles en permanence » assure Manate Vivish

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Publié le 24/10/2018 à 15:19 - Mise à jour le 24/10/2018 à 15:19

« Mon intime conviction, pour ne pas dire ma certitude, est que le câble n’a pas pu se casser, a lancé Manate Vivish à la barre mardi 23 octobre. Je reste persuadé que s’il y a eu des manquements, ils ne sont pas en lien avec l’accident ». Comme les autres prévenus avant lui, le P-dg d’Air Tahiti, écarte la thèse soutenue par l’accusation et les experts judiciaires. Aujourd’hui, alors que le procès du crash d’Air Moorea touchait à sa fin, les avocats de la défense ont demandé la relaxe des prévenus, réaffirmant que la rupture du câble de gouverne n’était pas à l’origine de l’accident. Manate Vivish a déclaré être confiant quant à l’avenir de la compagnie aérienne et qu’il compterait faire appel s’il y avait des condamnations.

Les débats et témoignages d’anciens pilotes et d’anciens salariés ont montré qu’il y avait des problèmes à Air Moorea. Vous n’êtes pas inquiet pour l’avenir la compagnie ?
« Je ne suis pas inquiet. L’organisation que nous avons en place dans les différentes structures du groupe est solide, et elle est soumise à des contrôles, des vérifications, des audits. Nous faisons ce qu’il faut. Nous avons régulièrement des rendez-vous avec différentes autorités pour discuter de ces aspects. Tout est perfectible. C’est pour cette raison que dans les compagnies aériennes, il existe un système de gestion de la sécurité afin de traiter les imperfections, d’en tirer des leçons, et de faire en sorte qu’elles ne se reproduisent pas. Le système est perfectible et il se perfectionne au gré de l’histoire. »

Air Tahiti a tiré des leçons du crash d’Air Moorea ?
« Oui, nous devons en tirer des leçons. Ce qui m’interpelle surtout, c’est la perception que les juges peuvent avoir de l’application des règles du code du transport qui sont des règles très particulières dans un domaine excessivement normé. Dès lors que l’on bascule sur le plan pénal, on a le sentiment que ces règles ne tiennent pas. »

Ces 3 semaines ont été pénibles pour vous ?
« Évidemment qu’elles l’ont été pour le directeur général que je suis. Cela a été trois semaines lourdes d’émotion. J’ai ressenti la douleur des familles en permanence, à mes côtés. J’ai énormément de compassion pour elles. Il s’est passé ce qu’il s’est passé, on ne refera pas l’histoire. (…) Je pense que pour les prévenus, cela a aussi été lourd à porter, et cela l’est toujours. N’oublions par les réquisitions qui sont lourdes de conséquences pour certains d’entre eux. »

S’il y a des condamnations, vous ferez appel ?
« Certainement. Mais il ne faut pas préjuger de la décision du juge. Nos avocats ont défendu des positions solides qui reposent sur des faits, qui n’ont pas été contestés lors des débats. Je reste confiant en la justice. »
 

Rédaction web avec Jean-Baptiste Calvas et Sam Teinaore

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