Une femme dans un monde d’hommes, un homme dans un monde de femmes

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Publié le 08/03/2017 à 9:19 - Mise à jour le 08/03/2017 à 9:19

19h30 Brigade de gendarmerie de Faa’a. Avec son unité le maréchal des logis chef  Vaireva  Teanau Mataitai revient d’une intervention. La nuit est a peine tombée,  et  la soirée débute déjà  avec  un cambriolage. L’auteur du vol est déjà connu des forces de l’ordre. Il a été interpellé non loin de l’habitation.

Ce soir, avec ses 2 collègues hommes, Vaireva est d’astreinte jusqu’ à jusqu’à 7h du matin.  A 33 ans, la jeune femme a intégré la gendarmerie il y a 10 ans.  Un métier passion qui l’amène à mener diverses enquêtes. »Du simple vol au viol aggravé, ou des affaires de stupéfiants qui nous demandent beaucoup d’investissement. » nous dit elle.

Changement de décor, service maternité de l’hôpital du Taaone. Nicolas  n’en est pas à sa première garde de nuit, lui non plus. Au service maternité de l’hôpital du Taaone, il exerce une profession majoritairement féminine.  Il est sage femme et assure pour cette nuit les suites  de couche de 18 mamans. « Je passe voir toutes les dames, je leur explique le programme qu’il y aura cette nuit et j’en profite pour voir si elles ont besoin de quelque chose, et je le leur amène. »

Souriant et plein d’humour, Nicolas reconnait qu’à ses débuts, il lui est arrivé de devoir se justifier. « Cela a posé quelques problèmes parfois. avec les maris surtout. Mais dans l’ensemble cela se passe très bien. que l’on soit un homme ou une femme, quand on est là pour aider, il n’y a pas de problème. »

Retour à la gendarmerie. Lorsqu’elle porte l’uniforme, Vairera est avant tout un gendarme, à l’égal des ses collègues masculins. En poste à Faa’a depuis  2013, elle a appris à connaître les codes de la commune et à s’imposer en tant que femme gendarme à chaque intervention. « On nous appelle pour un tapage nocturne, et cela peut tourner à la bagarre ou en violence avec arme. La nuit, il faut vraiment être attentif ».

Le jeune individu interpellé pour cambriolage a reconnu les faits. Vaireva mène l’enquête pour savoir si tous les biens dérobés ont été revendus ou pas. Le jeune homme est placé en garde à vue .
 
Retour à la maternité. Sans doute parce qu’il bouscule la représentation qu’ont les couples de la sage femme,   Nicolas explique tout aux familles. Dans cette chambre  il suit les premières semaines de jumeaux. Pour leur mère, cela ne la dérange pas que la sage femme soit un homme. « Je le considère comme un docteur, il est toujours là, et il vient me voir tous les jours, voir comment se portent les bébés. »
 
Ronde avec la voiture de patrouille. Apres avoir auditionné la victime du vol,Vaireva repart en patrouille. Une surveillance pour afficher la présence des forces de l’ordre. « C’est avant tout de la prévention, le fait de nous voir circuler cela peut dissuader certains délinquants de commettre des actes répréhensibles. »

Pour ses collègues masculin, la femme gendarme est un atout. Dans des conflits conjugaux, la sensibilité féminine et l’instinct maternel permettent de rassurer les enfants témoins des violences verbales ou physiques, ce qui ne l’empêche pas d’intervenir aussi lors des situations musclées.

Ce que confirme l’adjudant Yann Briantais « elle fait le même travail que nous, les mêmes missions, comme les bagarres ou ce genre de choses, et c’est la première à y aller, comme nous tous. »

A la maternité, Nicolas est fier de partager son savoir faire et d’être au plus prés des familles pour donner la vie. A sa façon il transmet sa sensibilité de sage femme avec des mots mesurés et toujours une pointe d’humour. Et son savoir faire est très apprécié dans le service, comme le confie une collègue, Maila Letang « il se sert beaucoup de son humour dans toutes ses approches. Que ce soit avec nous ou les patientes. ».

Explication de l’intéressé, « même si c’est le plus beau métier du monde, il y a parfois des choses difficiles à vivre, et mon humour me permet peut-être de me détacher de tout cela. »

Une femme dans un univers très masculin, un homme au plus prés de l’intimité des femmes, Vaireva et Nicolas exercent leur métier avec passion et tous les deux dépassent sans le vouloir beaucoup de stéréotypes.
 

Rédaction Web avec Thomas Chabrol

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