Le seul accès à Fangatau par voie maritime n’est pas sans danger. Les accidents sont monnaie courante. Même chose à Fakahina, où l’arrivée au débarcadère n’est pas de tout repos. Une délégation composée du gouvernement, de l’État et de représentants à l’assemblée a pu l’expérimenter.
« Il y a un bloc de cailloux juste au milieu de la passe, ce qui fait qu’avec le courant, quand le bateau entre, il est balancé, explique Raymond Voirin, le maire de Fangatau. On a eu des baleinières renversées, des cargaisons à l’eau, des personnes qui sont gravement blessées aussi. »
« Lorsqu’on traite les dossiers, ça reste des éléments papier. Rien ne vaut les visites sur le terrain, être confronté à la réalité quotidienne des habitants des Tuamotu, confie Tepuaraurii Teriitahi, présidente du groupe Tapura Huiraatira à l’assemblée de la Polynésie, présente dans la délégation. Évidemment, ça change tout. De venir, ça nous fait les meilleurs avocats possible pour ces populations. »
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« Il est indispensable pour les élus de venir de temps en temps à la rencontre de ces populations, constater de visu à quoi correspond leur demande, insiste le président Édouard Fritch. Parce que lorsqu’on les reçoit à Tahiti et qu’ils nous demandent une digue, ce sont des demandes qui parfois nous paraissent farfelues, alors qu’elles correspondent à un mode de vie, à un besoin essentiel pour ces populations. »
Les débarcadères de Taenga et de Amanu ont été inaugurés il y a quelques jours. Amanu, commune associée de Hao, l’attendait depuis près de 40 ans. « Avant c’était très difficile et dangereux aussi, indique François Takamoana, le maire de Amanu. Maintenant on va pouvoir charger le matériel plus sécuritairement », se réjouit-il.
De son côté, René Temeharo, le ministre des Grands travaux, reconnaît qu’aux « Tuamotu, il y a des débarcadères qui sont dangereux aujourd’hui, qu’il faut réhabiliter, il faut retravailler pour justement sécuriser l’accès. Il y a de la casse, il y a aussi malheureusement des accidents dans les livraisons. Et donc c’est une forte demande aussi de nos armateurs. Il fut un temps, on se disait, pourvu qu’il y ait un accès. Mais aujourd’hui il faut les sécuriser. »
5 milliards d’engagement répartis sur 20 chantiers vont permettre de palier le manque de sécurité dans les atolls concernés.