Nucléaire : débat sur l’accès à l’information sur l’indemnisation des victimes des essais

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Pour célébrer la journée des droits de la femme ce 8 mars, le CESEC a organisé une matinée d’information et de débat autour de l’épineux dossier de l’indemnisation des victimes des essais nucléaires. Les femmes sont particulièrement touchées par les maladies radio-induites. Sur 12 000 cas recensés par la CPS, 64% sont des femmes qui souffrent du cancer du sein, de l’utérus, de l’ovaire, et elles sont en moyenne très jeunes.

Publié le 09/03/2024 à 9:27 - Mise à jour le 09/03/2024 à 13:56

Pour célébrer la journée des droits de la femme ce 8 mars, le CESEC a organisé une matinée d’information et de débat autour de l’épineux dossier de l’indemnisation des victimes des essais nucléaires. Les femmes sont particulièrement touchées par les maladies radio-induites. Sur 12 000 cas recensés par la CPS, 64% sont des femmes qui souffrent du cancer du sein, de l’utérus, de l’ovaire, et elles sont en moyenne très jeunes.


Robes fleuries, couronnes de fleurs… les femmes victimes des maladies radio-induites se sont rendues au CESEC vendredi 8 mars pour dire encore et toujours que leurs droits sont bafoués. Sur 12 584 cas recensés, 64% sont des femmes avec une moyenne d’âge de 54 ans, et beaucoup peinent à obtenir une indemnité. « Il n’y a pas encore de réelle avancée. Des choses ont été dites, il y a eu des promesses… mais en terme d’actions, il n’y a rien encore » déplore Lena Normand, vice-présidente de l’association 193. « J’entends encore que c’est à cause du sucre, de l’obésité… Tant qu’on ne réussira pas tous à accorder nos violons et à avoir le même son de cloche, le même discours, devant l’Etat, ça bloquera » ajoute Hinamoeura Morgant Cross, représentante du Tavini Huiraatira à l’Assemblée de Polynésie française.

« Moi, je reste optimiste. On essaie de reprendre le travail, là où il a été laissé. La science avance en même temps. Il y a des choses qu’on ne savait pas il y a à peine 10 ans, et qu’on sait maintenant » admet Mereana Reid Arbelo, députée de la Polynésie.

La Caisse de Prévoyance Sociale (CPS) a fait le déplacement pour dire à la France de rembourser les frais médicaux des patients atteints d’au moins une des 23 pathologies radio-induites inscrites à loi Morin. Ils s’élèveraient à plus de 107 milliards de Fcfp depuis 1985. « On dit ‘voilà les chiffres, voilà combien ça nous a coûté’. Et il faut que le gouvernement actuel et les élus nationaux, qui prennent le sujet à cœur, s’en occupent » indique Patrick Galenon, président de la CPS.

Oscar Temaru, président du Tavini Huiraatira, compte sur la CPS, la société civile, et les élus, pour poursuivre l’Etat devant la cour internationale de justice de la Haye pour crime contre l’humanité: « On ne peut pas accepter que l’Etat, qui est responsable de cette situation, soit juge. L’Etat est juge et parti, ce n’est pas possible. Cela doit être jugé par un tribunal neutre. Et le tribunal international de la Haye est là pour ça. J’ai donc déposé plainte pour crime contre l’humanité ».

Mais force est de constater que très peu de malades constituent leurs dossiers pour demander une indemnité. Sur 12 584 patients, entre 300 et 600 réclament cette aide, et à peine la moitié l’obtient.

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