Pocket vient de renifler de la cocaïne : 4 grammes dissimulés dans deux sachets en pastique. Auparavant, Pocket et Power mordaient les objets où étaient dissimulés les produits stupéfiants. Désormais, ils apprennent à ne plus le faire. « Les chiens deviennent de plus en plus précis, et nous essayons de les habituer à ce qu’ils respectent les endroits où ils trouvent l’ice ou d’autres produits stupéfiants. (…) Nos chiens servent aussi, par exemple, à l’aéroport, pour démasquer des matières stupéfiantes dans les valises. Et on s’est rendu compte ces derniers temps que, par moment, ils accrochaient la valise et la déchiraient, ce qui nous a valu quelques reproches, et on les comprend. Là, ils pourront simplement désigner l’endroit où il y a de la substance, sans y toucher. Le chien se couche devant l’endroit où se trouve la substance » explique Patrick Bordet, adjoint au maire de Papeete en charge de la sécurité.
Apprentissage de nouveaux ordres et de nouvelles postures
La formation qui dure normalement un mois a été réalisée en 15 jours avec de très bons résultats. Elle a été dispensée par un formateur venu de métropole. Il s’agit surtout d’une adaptation des techniques déjà acquises. « La difficulté première était que les chiens sont sur un mode actif. C’est-à-dire que le chien, lors de la découverte, procède à des marquages très réactifs par mordant, grattage, et sont dans une posture excessive. Alors que pour le marquage en passif, le chien ne doit pas détruire l’environnement, où le produit est posé. Il doit avoir une stabilité et un contrôle constants. Donc dès que le chien procède à un marquage, le conducteur le bloque sur une position assise ou couchée, et le récompense. Cela évite qu’il y ait une destruction, une dégradation des éléments au cours d’une perquisition. Par exemple, si lors d’une perquisition dans une voiture, le chien détruit tout l’intérieur, pour au final ne rien trouver, cela peut être très gênant. Les conséquences sont très importantes. Pour les détections sur une personne, lors d’une localisation du produit sur une personne, il ne faut bien-sûr pas la mordre. Le chien va s’asseoir ou se coucher devant la personne, et cela va permettre au conducteur de déterminer que l’individu est détenteur de produits » précise Jean-Pierre Veneut, formateur cynophile.
Face à la recrudescence du trafic de stupéfiants et notamment de méthamphétamine au fenua, la DTPN va recruter un second chien antistupéfiants. « L’un des problèmes le plus grave que l’on rencontre en Polynésie, c’est le trafic d’ice. (…) Nous sommes actuellement en négociation pour avoir un autre chien qui sera formé spécialement sur l’ice en Nouvelle-Zélande. Ca sera financé par la Mildeca qui est un mission de lutte antistupéfiants en métropole. (…) Ce chien participera également à des opérations que ce soit sur Papeete, dans l’aéroport ou dans le port, avec l’apport des chiens des douanes et de la gendarmerie » indique Mario Banner, directeur territorial de la Police Nationale (DTPN).
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La prochaine formation pour les brigades cynophiles pour la détection de produits sur les personnes aura lieu en octobre.