En partenariat avec l’université de Grenoble, l’Ordre polynésien des pharmaciens a organisé cette semaine une formation à la vaccination.
Une formation qui s’est déroulée en deux temps : d’abord avec de la théorie via une formation à distance de plusieurs heures sur une plateforme numérique, et ensuite avec de la pratique, au GREPFOC à Pirae. « Sur le geste, il y a un certain nombre d’éléments à savoir sur son déroulé, il y a des rappels sur les vaccins, sur le calendrier vaccinal, sur les différentes pathologies contre lesquelles vont être actifs ces vaccins, et il y a un apprentissage sur les risques, les conduites à tenir, notamment en cas de certains effets indésirables. Le pharmacien est censé avoir étudié tout ça lors de ces études, mais là, on fait un rappel, et on se focalise sur certains points. (…) On va manipuler les seringues, les différents types de vaccins, on va avoir des bras de simulation qui vont simuler le bras du patient dans lequel on va injecter le vaccin, et on va faire des mises en situation avec le patient qui vient à l’officine et n’est pas tout à fait d’accord pour se faire vacciner et qui a des questions sur le sujet » explique Michel Seve, l’un des trois formateurs venus de l’Hexagone.
« L’objectif de la vaccination en officine, ce n’est pas de remplacer la vaccination chez le médecin, mais de compléter l’offre, d’avoir une couverture vaccinale plus importante, avec des personnes qui préfèrent voir leur médecin tandis que d’autres leur pharmacien. D’autres professions sont aujourd’hui habilitées à vacciner comme les infirmiers. Le pharmacien, c’est souvent le premier contact pour les personnes, donc c’est important » ajoute-t-il.
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115 pharmaciens sont formés depuis lundi, une partie étant déjà formée à la vaccination. En tout, 130 pharmaciens seront formés soit 80 à 85% des pharmaciens de Polynésie. « Ils sont très motivés, tout se passe très bien. Ils sont vraiment acteurs. Ils ont envie d’apprendre ce geste de vaccination, qui n’est pas qu’un geste d’injection, il y a tout ce qu’il y a autour, avec l’accompagnement du patient » précise Michel Seve.
« C’est une formation qu’on attendait, car il y a une demande sur le territoire, et ça sera une bonne chose qu’on puisse le faire en officine pour tous nos patients » confie Marie-Hélène Turgot Chatel, pharmacienne.
Des ateliers pour apprendre à reconstituer les flacons de vaccin Pfizer sont notamment au programme de cette formation pratique : « Le vaccin n’est pas livré directement disponible à l’emploi. Il faut rajouter de l’eau pour préparation injectable de façon à remettre en suspension le liquide qui est au fond, et ensuite il faut utiliser ce qu’on a préparé pour fragmenter et faire des seringues directement injectables. Il faut respecter la stérilité du produit, mais également l’individu qui manipule le produit pour ne pas qu’il se pique. (…) C’est quelque chose qui s’acquiert très facilement, ce sont des automatismes à prendre indique Raphaëlle Germi, coordinatrice de la formation. « Je pense que le plus important, ce n’est pas tellement le geste, c’est d’avoir les capacités de répondre aux patients pour les inciter à se vacciner, car la vaccination est la meilleure des prévention et c’est le meilleur des médicaments qui existe. Le rôle du pharmacien est aussi d’inciter et de convaincre les gens à se faire vacciner ».
À l’issue de la formation, chaque pharmacien repartira avec une attestation universitaire garantissant le savoir-faire et la sécurité de l’acte vaccinal -dans certaines conditions- au profit de la population.
« C’est très utile dans les îles. (…- C’est vraiment l’idée d’un projet pour la vaccination à l’officine, pratiquement tous vaccins confondus. On veut faciliter l’accès à la vaccination aux patients » déclare Philippe Dupire, président du conseil de l’Ordre polynésien des pharmaciens, qui rappelle qu’un pharmacien est avant tout un professionnel de santé.
L’Ordre est en contact avec les autorités sanitaires du Pays pour faire évoluer la législation et rendre cet acte de vaccination réglementairement accessible aux praticiens pharmaciens. En attendant, les pharmaciens pourront prêter main forte dans les vaccinodromes.