Les evasans aériens en hausse de 20%, le centre 15 muscle ses effectifs

Publié le

Avec le confinement, les malades qui voyagent d’habitude sur les vols réguliers de Air Tahiti basculent sur les vols spéciaux. Résultat : les evasans aériens marquent une hausse de 20 %, tandis que les traumatismes routiers reculent. Au pilotage des commandes, le centre 15 assure la régulation de l’aide médicale, 24 heures sur 24.

Publié le 22/04/2020 à 17:34 - Mise à jour le 22/04/2020 à 17:40

Avec le confinement, les malades qui voyagent d’habitude sur les vols réguliers de Air Tahiti basculent sur les vols spéciaux. Résultat : les evasans aériens marquent une hausse de 20 %, tandis que les traumatismes routiers reculent. Au pilotage des commandes, le centre 15 assure la régulation de l’aide médicale, 24 heures sur 24.

À peine posé, l’hélicoptère n’a que quelques minutes pour embarquer un brancard et une équipe du Smur (Service mobile d’urgence et de réanimation), bras armé du Samu (Service d’aide médicale urgente). Direction Taravao, où un patient souffrant de symptômes coronariens doit être rapatrié à Taaone. « Douze minutes pour rejoindre Taravao » note l’infirmière avant de se hisser à bord de l’appareil. Des evasans aériens de ce type, le CHPF en a enregistré 718 en 2019, contre 545 en 2018. Mais depuis le début du confinement, les vols spéciaux dans les îles ont marqué une hausse de 20%. « Les vols de Air Tahiti ont été arrêtés dans les îles, forcément un certain nombre de patients qui prenaient ces vols ont dégradé leur état clinique parce qu’ils ont dû attendre » explicite Vincent Simon, chef du Samu.

Une équipe du Samu est parti récupéré un patient à Taravao hier.

Derrière le déploiement de ces moyens aériens, on retrouve le centre 15. Tout passe par là. Indissociable des urgences, le Samu centralise ici tous les appels d’urgence du pays 24 heures sur 24. Et comme pour tout patient qui se présente aux urgences, pas question de laisser un appel sans réponse. Avec la crise sanitaire, le nombre d’appel a explosé. « On est passé de 150 appels à plus de 600 par jour, ça nous obligé à nous réorganiser, on a doublé les postes de médecins régulateurs, on a rajouté un assistant de régulation médicale, ajoute le médecin. Par la suite ces appels se sont tassés avec la mise en place du numéro vert. Depuis on est revenu à environ 200 appels par jour ».

Le centre 15 a mobilisé un médecin régulateur et un assistant de régulation médicale en plus des effectifs habituels.

La voix à l’autre bout du fil c’est eux : les assistants de régulation médicale (ARM). En quelques minutes, ils évaluent la gravité de la situation, avant de renvoyer sur le médecin régulateur. C’est lui qui prend la décision d’envoyer une équipe du Smur (Service mobile d’urgence et de réanimation), les pompiers ou de faire rapatrier le patient à l’hôpital en ambulance ou en hélicoptère. En lien avec le bureau de veille sanitaire, c’est aussi lui qui prescrit les tests Covid. « Quand on a un appel ou une suspicion, on se met d’accord avec la veille sanitaire pour prélever les patients suspects, dont les critères ont été beaucoup élargis dernièrement, on est plus large sur nos propositions d’indication de tests » souligne Nolwenn Ribe, médecin de régulation Covid.

L’année dernière, le centre a enregistrés plus de 44 000 appels, dont près de 32 000 (72%) ont fait l’objet d’un dossier de régulation. Des chiffres en progression, portée par la poussée démographique et un recours plus important aux soins. Avec un taux de 95% de décroché, le centre 15 ne ferme jamais l’œil.

Dernières news