Le poste de Mario Banner « susceptible d’être vacant »

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En attendant le rapport de l’inspection générale de la police nationale sur la réorganisation et le management de la DTPN en Polynésie, le commissaire Mario Banner étudie ses options à l’étranger. En parallèle, un collectif de soutien au patron de la police lance une pétition pour le renvoi en métropole d'un couple de gradés.

Publié le 02/03/2023 à 5:00 - Mise à jour le 02/03/2023 à 9:48

En attendant le rapport de l’inspection générale de la police nationale sur la réorganisation et le management de la DTPN en Polynésie, le commissaire Mario Banner étudie ses options à l’étranger. En parallèle, un collectif de soutien au patron de la police lance une pétition pour le renvoi en métropole d'un couple de gradés.

La candidature n’est pas officielle, mais des vœux ont été émis. Ils concernent des postes d’attaché de sécurité intérieur susceptibles d’être vacants dans des ambassades à Singapour et à Canberra, en Australie. La procédure de sélection peut prendre quelques mois et c’est le patron de la police nationale qui tranche à Paris.

Contacté par la rédaction, Mario Banner a démenti une demande de mutation. Il évoque plutôt une simple « formalité de renseignement ». En attendant, le poste DTPN 987 affiche désormais la mention « susceptible d’être vacant ». Mais à 61 ans, Mario Banner n’est également plus très loin de l’âge légal de départ à la retraite.

L’expression de ces souhaits intervient en tout cas dans un contexte particulièrement tendu dans la police. Une mission de l’IGPN début février est d’ailleurs venue examiner la réorganisation de la police au fenua, mais aussi enquêter sur le management de son commissaire. Relayés par le Syndicat des Cadres de la Sécurité Intérieure, les signalements de souffrance au travail sont effectivement remontés jusqu’à Paris, où le ministère de l’Intérieur a été saisis.

« C’est vrai que nous avons fait remonter de nombreux témoignages, de nombreux faits qui mettent nos collègues dans une situation de détresse, confirme Heimana Besineau membre du syndicat. Comme je l’ai dit, il y a quasiment 50% des effectifs officiers qui ont été en arrêt psy depuis 4 ans ».

Mais le commissaire n’est pas le seul visé par des plaintes au sein de la DTPN, secouée en interne par de profondes divisions. Profitant de la venue de l’inspection, le syndicat Alliance police a également défendu le cas d’une dizaine de collègues victimes de propos racistes qui auraient été tenus par une gradée.

« Dès lors que nous avons été saisis par les collègues victimes de ces propos, on a signalé les faits à nos autorités et demandé l’ouverture d’une cellule de veille exceptionnelle. Depuis nous sommes toujours dans l’attente », rappelle son secrétaire général, Johan Tehihipo.

Pour peser dans la bataille aux côtés d’Alliance Police, le collectif DTPN 987 a vu le jour. Ensemble, ils demandent au haut-commissaire des mesures fortes contre la mise en cause, mais aussi contre son époux, lui-même à la tête du service du renseignement. « Dans la continuité de l’action qui a été menée jeudi dernier, nous allons défendre les collègues victimes et demander via cette pétition le retour de ces officiers en métropole » souligne le porte-parole du mouvement, Matahi Toofa, qui annonce également une manifestation d’ici 15 jours.

Mais le collectif est surtout là pour soutenir le patron de la police dans ce qu’il qualifie de « guerre de pouvoir ». En attendant les conclusions de l’IGPN, le Syndicat des Cadres de la Sécurité Intérieure s’étonne justement de l’intervention de ce collectif.

« Je veux rappeler que c’est pas du tout un problème de popa’a ou de farani contre des Tahitiens, mais un problème de management au niveau de la DTPN, souligne le porte-parole du syndicat, Heimana Besineau. Ce qu’on demande c’est que l’IGPN fasse sereinement son travail et qu’elle rende ses conclusions ». Le syndicat indique au passage que l’intéressée qu’il défend « nie formellement avoir tenu des propos racistes ». Celle-ci « déplore également d’être jugée publiquement alors qu’elle n’a pas pu s’expliquer ».

Sollicité par la rédaction pour réagir sur toute cette affaire, Mario Banner n’a pas souhaité s’exprimer.

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