Le mono’i de Tahiti fête ses 30 ans et vise l’Appellation d’Origine Protégée

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Après 30 ans d’appellation d’origine, les 5 principaux producteurs de monoï, en partenariat avec la direction de l’Agriculture, visent aujourd'hui l’Appellation d’Origine Protégée (AOP). Un précieux sésame pour valoriser cette huile ancestrale polynésienne à l’internationale.

Publié le 01/04/2022 à 11:58 - Mise à jour le 02/04/2022 à 9:42

Après 30 ans d’appellation d’origine, les 5 principaux producteurs de monoï, en partenariat avec la direction de l’Agriculture, visent aujourd'hui l’Appellation d’Origine Protégée (AOP). Un précieux sésame pour valoriser cette huile ancestrale polynésienne à l’internationale.


Produit emblématique de la Polynésie française, le monoï (qui signifie « huile sacrée » en maohi) de Tahiti valorise avec succès la noix de coco et la fleur de tiare Tahiti. Il est utilisé dans de nombreux aspects de la vie quotidienne des Polynésiens.

Les ingrédients et le processus de fabrication du monoï sont strictement définis par le décret n°92-340 rédigés par les représentants de la filière monoï avec le soutien des autorités locales et de l’Etat : « le Monoï de Tahiti est le produit obtenu en faisant macérer des fleurs de Tiare dans de l’huile de coco raffinée. Cette huile est extraite de noix de coco mûres récoltées à partir d’arbres Cocos nucifera poussant dans le sol corallien de la zone géographique de la Polynésie française exclusivement. Seuls les boutons floraux « Tiare » de l’espace Gardenia taitensis et d’origine polynésienne sont acceptables… »

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Le monoï de Tahiti est le seul produit cosmétique polynésien reconnu et protégé par une appellation d’origine à l’international, label qui fêtera ses 30 ans en avril 2022. Un label qui atteste de la qualité de sa fabrication, de la sélection et de l’origine polynésienne des ingrédients qui le composent. Le monoï de Tahiti peut être utilisé seul ou entrer dans la composition de produits de soin.

Pour maintenir son niveau d’excellence, les principaux producteurs de monoï visent aujourd’hui l’Appellation d’Origine Protégée (AOP), qui permettrait notamment une traçabilité des matières premières et des procédés de fabrication. « Les matières premières doivent être issues e Polynésie. Il y a également la fabrication, le process. Il y a aussi, pour le produit, des niveaux de concentration du monoï à respecter » précise Olivier Touboul, trésorier de l’association monoï de Tahiti.

Et au-delà de la protection de ce savoir-faire, l’AOP permettra aussi d’ouvrir de nouveaux marchés : « Ce cahier des charges n’est pas reconnu dans les pays européens, mais grâce à cet AOP, ces critères-là vont nous permettre peut-être de faire évoluer positivement les volumes vente dans ces pays ».

Redynamiser la filière avec en ligne de mire la production de tiare Tahiti

Mais les producteurs tirent la sonnette d’alarme puisqu’en 5 ans, ils observent un déclin inquiétant du tiare Tahiti, symbole emblématique du fenua : « déjà, le nombre de fournisseurs n’est pas bien élevé, donc d’en perdre 3 sur une période 5 ans quand on a à peine 6 à 8, c’est beaucoup » précise Olivier Touboul.

La filière du monoï permettrait d’employer entre 150 et 200 Polynésiens. En 2020 et 2021, les exportations de monoï ont généré un chiffre d’affaires de 270 millions de Fcfp, soit 2,8% du total des recettes d’exportation.

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