Dans ce magasin spécialisé dans le jardinage, une dizaine de variété de fleurs artificielles sont proposées à la vente, au prix moyen de 600 Fcfp la tige. On y trouve des lys, des orchidées ou encore des gerberas en plastique importés de Chine ou de Thaïlande. Un nouveau marché pour le gérant, mais un rituel pour beaucoup de familles. “Pour moi, les premiers jours, ce sont les vraies fleurs, et la semaine d’après, je change, et je mets des fleurs artificielles” confie Donata Van Bastolaer, une cliente.
“C’est un choix selon chaque personne. Mais année après année, on les vend bien les fleurs artificielles” explique Bruce Chalons, commerçant.

Au centre-ville de Papeete, d’autres variétés de fleurs en plastique sont vendues par tige ou en bouquet. Beaucoup de familles polynésiennes y ont recours car les prix sont très attractifs. Evelyne Flores a le cœur lourd : cette année, elle doit se résigner à fleurir les tombes de sa mère et de ses deux frères avec des fleurs artificielles. “Chaque année, on commandait nos gerbes au marché, une vingtaine. Mais à chaque fois, au bout de deux jours, on nous les volait sur les tombes” déplore-t-elle.

La vente des fleurs artificielles est perçue de manière différente. Au marché de Papeete, certains patentés tirent la sonnette d’alarme face à la vente de ces fleurs moins chères et qui durent plus longtemps au soleil. “J’achète toutes mes fleurs moi-même, alors je suis obligé d’augmenter le prix pour que je gagne un petit peu dessus” nous dit l’un deux. “Cela ne me fait pas du tout peur parce que nous, on a notre propre faapu” nous dit encore une autre.
Fleurs artificielles ou fleurs fraîches, cette année encore les tombes seront en tous les cas toutes fleuries pour la Toussaint…