Le Cesec demande plus d’équité pour lutter contre la précarité

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Quelles solutions pour rendre notre société plus équitable ? C’est la question que se pose le Cesec dans un rapport en autosaisine qui sera étudié la semaine prochaine en séance plénière. Dans ce document, plusieurs pistes d’amélioration, notamment celle de l’éducation, pilier central pour sortir de la précarité.

Publié le 09/08/2024 à 9:55 - Mise à jour le 09/08/2024 à 9:55

Quelles solutions pour rendre notre société plus équitable ? C’est la question que se pose le Cesec dans un rapport en autosaisine qui sera étudié la semaine prochaine en séance plénière. Dans ce document, plusieurs pistes d’amélioration, notamment celle de l’éducation, pilier central pour sortir de la précarité.

Dans un rapport d’une cinquantaine de pages, le Cesec met une nouvelle fois en exergue « des taux inquiétants » sur la précarité des ménages polynésiens. 20% d’entre eux vivraient ainsi avec moins de 51 000 Fcfp par mois. Et les différentes crises économique et sanitaire de ces dernières années ont probablement creusé ce fossé. « On le voit bien au sein de nos ateliers, remarque le directeur de la fondation Face Sylvain Pauwels. On récupère des gens de plus en plus jeunes, de 16 ans. On n’avait pas de mineurs avant. Aujourd’hui, on voit que beaucoup de jeunes sont désœuvrés, les familles aussi. »

Un constat tragique dû notamment au décrochage scolaire. 11% des élèves polynésiens âgés de 15 à 17 ans ne sont plus scolarisés. Un chiffre quasiment trois plus élevé que dans l’Hexagone. « Il y a eu une déscolarisation précoce et quand on parle de remise à niveau, c’est vraiment de la remise à niveau. Ils ne sont même pas au stade de l’insertion professionnelle », estime Véronique Mercadal, la directrice générale de l’association Emauta qui gère des établissements socioéducatifs.

Un indicateur préoccupant puisqu’être en possession d’un diplôme d’études supérieures multiplie par 6 les chances d’obtenir un emploi. Le Cesec interpelle donc le gouvernement sur l’urgence de la rénovation des infrastructures et la création d’internats d’excellence. Et les inégalités sont encore plus flagrantes pour les étudiants des îles éloignées… Pour Sylvain Pauwels, « même si le Pays met beaucoup de moyens, (…) un jeune qui viendra ici, admettons qu’il a un hébergement, un studio, il n’est pas équipé. Il faut qu’il trouve l’équipement, qu’il se débrouille. Le circuit administratif est compliqué. »

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Avec des prix sur les produits alimentaires 45% plus élevés que dans l’Hexagone, et des loyers qui atteignent des sommets, le Cesec estime que les aides familiales doivent aussi être repensées. Un avis partagé par la directrice de Emauta. « Le système a été pensé il y a plusieurs années, donc il faut le revoir et donner un minimum à ces familles qui ne peuvent pas avoir ce minimum parce que ce que l’on constate, c’est que les familles trouvent leurs ressources parallèles. Elles sont parallèles mais elles sont illégales. »

Les membres du CESEC se réuniront la semaine prochaine pour étudier en séance plénière l’ensemble des propositions et inciter le Pays à réduire la fracture sociale.

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