Responsable de 20 % des accidents vasculaires cérébraux, la fibrillation atriale est due à un trouble du rythme cardiaque. Ses symptômes se traduisent souvent par des palpitations, des pertes de connaissance ou des essoufflements.
Une pathologie qui peut engendrer la formation de caillots de sang dans l’auricule gauche. Et ces caillots circulent parfois jusqu’au cerveau, entrainant un AVC.
« Pour éviter ces caillots, dans la fibrillation atriale, on donne des anticoagulants », explique le professeur Pascal Defaye, expert en cardiologie de rythmologie interventionnelle au Centre hospitalier universitaire Grenoble-Alpes, « mais ces anticoagulants ont aussi des risques d’hémorragies et notamment d’hémorragies dans le cerveau qui sont les plus graves ».
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Pour éviter ces risques, une alternative a vu le jour il y a une dizaine d’années : « Cette prothèse va fermer l’auricule, car tous les caillots s’y forment. Avec cette petite prothèse, on peut se passer des anticoagulants. Les grandes études ont montré que c’était équivalent au traitement anticoagulant », précise le professeur Defaye.
Permettant d’éviter une opération à cœur ouvert, cette intervention, qui dure près d’une heure, est peu invasive et quasiment sans douleur pour le patient. « On y va simplement par une ponction, par la veine fémorale. On va monter des petits cathéters et aller obstruer cette auricule avec une sorte de parapluie. On va le positionner à la base pour que les caillots ne puissent plus migrer », explique encore le médecin.
Cette technique chirurgicale, inédite en Polynésie, est pratiquée par des équipes aux solides compétences. Les spécialistes en imageries du CHPF, rodés aux pathologies cardiaques, sont extrêmement concentrés durant cette intervention dans l’infiniment petit.
« C’est le guidage en direct qui est important pour être sûr de détacher la prothèse au bon endroit et qu’elle ne parte pas dans la circulation, au moment où on la détache. Il faut qu’elle soit bien attachée et bien positionnée », indique le docteur Katell Gallais, cardiologue-échographiste spécialisée au centre hospitalier du Taaone.
En 10 jours d’interventions, 25 personnes auront bénéficié de cette technique chirurgicale innovante en Polynésie.