La Brasserie de Tahiti ferme ses usines jusqu’à nouvel ordre

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Dans un courrier en interne, le directeur général de la Brasserie de Tahiti annonce la fermeture à partir du jeudi 9 avril, de ses usines de la Punaruu et de l'Eau Royale "pour une durée indéterminée". Une décision "historique" pour la 5e entreprise du pays en termes de chiffre d'affaires, et ses 400 salariés.

Publié le 13/04/2020 à 21:17 - Mise à jour le 04/05/2020 à 13:57

Dans un courrier en interne, le directeur général de la Brasserie de Tahiti annonce la fermeture à partir du jeudi 9 avril, de ses usines de la Punaruu et de l'Eau Royale "pour une durée indéterminée". Une décision "historique" pour la 5e entreprise du pays en termes de chiffre d'affaires, et ses 400 salariés.

Quatre jours déjà que la production de bière, de jus de fruits, et de boissons gazeuses de la Brasserie de Tahiti est à l’arrêt. Une annonce qui coïncide sans surprise avec la décision de prolonger le confinement jusqu’au 29 avril, et donc la suspension de la vente d’alcool. Pour « la protection des emplois », cette décision était « vitale et indispensable » note le directeur général, Amine Sekkat, dans un courrier envoyé en interne aux 400 salariés de la boîte. Alors que des suspensions sont intervenus dès l’entrée en vigueur des premiers arrêtés du Haut-commissariat, c’est désormais « l’ensemble des salariés concernés par cette mesure » qui vont devoir faire face à des suspensions de contrat si le confinement se prolonge au-delà du 29 avril.

Trois semaines après le début du confinement, la Brasserie a décidé de fermer ses usines de la Punaruu et de l’Eau Royale, à l’exception de la ligne Premium Water, « pour une durée indéterminée ». Pendant ce temps-là, la commercialisation des stocks disponible se poursuit pour continuer à générer du chiffre d’affaires.

Une décision que l’entreprise justifie par la « prorogation de l’interdiction de la vente de boissons alcoolisées » assortie d’une « baisse continue et très importante » des ventes. En témoigne le chiffre d’affaires de l’entreprise, en chute de 59% depuis le début du confinement selon la direction.

A ce stade, le directeur indique que la réduction « au strict minimum des charges de fonctionnement » et les économies réalisées ne permettent plus – sinon d’« atténuer » – de couvrir les « pertes vertigineuses de l’activité », et les « pertes d’exploitation trop importantes ».

La Brasserie note également que la « faible rotation des stocks conduit à un surstockage » dans les entrepôts, et à un « taux de couverture très important qui risque d’engendrer des pertes supplémentaires causées par les destructions de produits ». Destruction qui a un coût renchérit Gilles Helmes, délégué syndicale A Tia i Mua. « Inutile de continuer à produire si c’est pour continuer à le stocker, à un moment donné, on n’aura plus de place. Et si pour finir ça se périme, c’est prendre aussi le risque de détruire une partie des stocks. »

Par conséquent, la société se dit « contrainte d’avoir recours de nouveau à la suspension des contrats de travail de l’ensemble du personnel concerné par ces mesures ». Ces derniers pourront toutefois avoir recours aux congés payés « et réduire la perte de rémunération », prend soin de préciser le directeur. Mais selon A Tia i Mua, tout sera mis en oeuvre pour éviter la suspension des contrats. Sollicitée par nos soins, la direction n’a pas souhaité s’exprimer dans l’immédiat.

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