Journée nationale du don d’organes : « Il y a un besoin énorme de donneurs en Polynésie »

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La journée nationale de réflexion sur le d'on d'organes et la greffe et de reconnaissance aux donneurs, c'est ce mercredi 22 juin. Une journée de réflexion à laquelle s’associe l’hôpital du Taaone, qui pratique, depuis 9 ans, la greffe rénale.

Publié le 22/06/2022 à 9:41 - Mise à jour le 22/06/2022 à 17:22

La journée nationale de réflexion sur le d'on d'organes et la greffe et de reconnaissance aux donneurs, c'est ce mercredi 22 juin. Une journée de réflexion à laquelle s’associe l’hôpital du Taaone, qui pratique, depuis 9 ans, la greffe rénale.


Gilda Hang-Fo est l’une des premières patientes qui a bénéficié d’une greffe de rein au fenua. Un rein donné par sa tante, et qui a complètement changé sa vie. En 2003, la jeune femme originaire de Taha’a voit son univers basculer : « J’ai eu des problèmes aux reins et j’ai été dialysée pendant près de dix ans. Ma première réaction, c’était de me demander : ‘comment je vais vivre avec ça ? Est-ce que je vais pouvoir en guérir ?’ C’est l’une des sœurs de ma maman qui a proposé de me donner un rein. Cinq ans après, c’était mon dernier espoir. Aujourd’hui, je suis greffée. Avec la greffe, les contraintes de la dialyse disparaissent complètement ». À 38 ans, sa vie et ses perspectives ont changé.

Gilda continue d’être suivie à l’hôpital du Taaone dans le service de néphrologie : « Avant, elle était dyalisée trois fois par semaine. Elle n’avait aucun projet… Et maintenant, c’est une femme jeune, épanouie, qui travaille à temps complet, et elle mène sa vie presque normalement » confie Pascale Testevuide, néphrologue et cheffe du service de néphrologie.

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Régulièrement, des temps d’échanges entre les patients sont organisés au CHPF. Ils permettent également de préparer les futurs greffés. « Ils attendent impatiemment la greffe. Ça leur change la vie. Ils peuvent retourner dans leurs îles, reprendre une vie sans dépendre d’une machine… » indique Raihani De-Vos, infirmière coordinatrice.


126 patients sont aujourd’hui en attente d’une greffe en Polynésie : « Il y a un besoin énorme de donneurs en Polynésie » alerte Pascale Testevuide. Un chiffre encore trop élevé bien que l’opération soit réalisée localement depuis 2013. « Depuis octobre 2013, 131 patients ont pu être greffés en Polynésie : 101 d’entre eux étaient décédés et 30 étaient des donneurs vivants » précise Carine Domelier, infirmière coordinatrice hospitalière pour le prélèvement d’organes. « Cela reste difficile aujourd’hui de trouver des donneurs, parce qu’on ne fait pas tous les types de dons ici sur le territoire. Ce sont les donneurs en mort cérébrale, principalement, au niveau des patients décédés, et donc il n’y en a pas énormément sur le territoire. On n’a pas un panel énorme » précise-t-elle.

« Sans donneur, on ne peut pas faire de greffe »

Carine Domelier, infirmière coordinatrice hospitalière pour le prélèvement d’organes

Aussi, le rythme des greffes a été fortement ralenti par la crise Covid : « Les deux années Covid ont vraiment mis un coup de frein dans l’activité. On a été obligé d’arrêter. On ne pouvait plus faire de greffes pour les patients parce que c’était trop dangereux pour eux. Donc en deux ans, il n’y a pas eu beaucoup de greffes, de communication. On fait globalement entre 15 à 20 greffes par an. L’année dernière, on en a fait 7 ».

Depuis le début de l’année 2022, 8 greffes ont déjà été réalisées en Polynésie. L’une des solutions aujourd’hui pour augmenter ce chiffre, en parler à ses proches, encore et encore : « C’est important que les gens continent à en parler et à dire leurs volontés à leurs proches. Parce que c’est aussi ce qui fait défaut. Le taux d’opposition sur les territoires restent important, et donc le fait que les gens en parlent autour d’eux pourrait contribuer à vraiment faire baisser ce taux d’opposition ».

PRATIQUE

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