Expulsion repoussée à Titioro

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Publié le 22/09/2016 à 13:21 - Mise à jour le 22/09/2016 à 13:21

Son fils cadet à ses côtés, Mireta est émue de voir tous ces gens mobilisés pour sa famille. Elle peine à payer son loyer de 20 000 francs par mois depuis 2002. Elle avait obtenu de l’OPH treize  plans d’apurement de ses dettes, mais la perte de son emploi il y a huit ans l’a forcé à l’interrompre ces versements. . Ils sont sept à vivre dans un F3 et cela fait 22 ans qu’ils y sont.

« Ce matin on a regroupé les gens pour nous soutenir, on devrait nous expulser. L’OPH nous a dit qu’il fallait qu’on sorte de notre logement. Je ne travaille pas et mes enfants non plus. Alors, qu’est ce que je dois faire ? On ne peut pas payer le loyer. Je demande à l’OPH qu’il nous laisse encore du temps ».

Reconnaissant que cela fait plus d’une dizaine d’années que sa famille n’a pas payé de loyer, Mirata confie, « En 2008 j’avais travaillé, j’ai pu payer un peu le loyer… Je comprend que si l ‘on paie pas on nous mette dehors, mais je demande juste qu’il nous laisse encore un peu de temps pour chercher du travail. C’est pas facile de trouver du travail » dit-elle avant d’éclater en sanglot.

Parmi les soutiens à la famille, Alice Tinorua, représentante Tahoeraa Huiraatira à l’assemblée était présente. « Il y a une famille qui est menacée d’expulsion. La famille est prête à sortir, mais elle n’a pas les moyens pour sortir ses affaires, l’OPH lui laisse un temps. J’ai besoin de rencontrer la famille pour savoir qu’elle est la situation. Je les recevrai d’ici lundi à mon bureau. »

Expliquant, « Le Tahoeraa, depuis quelques temps circule dans les quartiers  et rencontre les familles, et c’est comme cela que nous avons appris qu’il y a des familles qui sont en difficulté, notamment des familles où il n’y a aucune personne qui travaille…. » L’élu ne comprend pas que l’OPH puisse procéder à des expulsions, alors qu’aucun membre de la famille ne travaille. « Il faut que je voie cette situation, notamment avec le ministère en charge du logement ».

Du côté de l’OPH, on joue l’apaisement tout en défendant son point de vue. Pour Vaiani Garbutt directrice générale de l’OPH « Concernant la famille en question la procédure a été déclenché depuis 2002. Pour aboutir à une procédure d’expulsion, il y a déjà treize étapes à réaliser. Ce n’est pas le souhait de l’OPH de voir ces familles dehors. Il y a des réunions préalables qui sont tenues avec la direction des Affaires sociales, la police municipale, où on étudie vraiment la situation de chaque personne ».

Argumentant, « Où est ce que l’on trouve des logements à 20 000 Fcfp par mois » s’interroge t-elle. Poursuivant, « Cela ne nous fait pas plaisir d’en arriver là, mais… Quel est le message que je vais envoyer aux personnes qui payent leur loyer ? Quel est le regard que ces familles portent sur ces autres familles qui ne payent pas leur loyer ? Quel est le message que je lance aux 3 000 familles qui me mendient un logement. »

S’adressant aux familles qui sont dans la même situation d’impayés, « Venez nous voir. Venez trouver un arrangement. Prouvez votre bonne foi. J’ai des comptes à rendre aux familles qui paient leur loyer. A celles qui vivent dans la rue ou dans leur voiture avec des enfants comme c’était le cas tout à l’heure ». Revenant au cas qui nous intéresse, « Pour aujourd’hui, il n’y a pas d’expulsion, car il y a une solution de relogement à Teahupoo, de leur propre initiative. Mais, ils doivent sortir. »

L’affrontement avec la police nationale n’aura pas lieu pour le moment. L’huissier a reporté l’ordre d’expulsion. La nouvelle viendra du chapiteau où sont installés les élus et un candidat aux législatives du Tahoeraa Huiraatira en campagne électorale.

 

Rédaction Web avec Mata Ihorai et Esther Parau-Cordette

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