Des escargots endémiques réimplantés en Polynésie

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Publié le 24/09/2016 à 14:29 - Mise à jour le 24/09/2016 à 14:29

Ils ont parcouru plus de 20 000 kilomètres pour retrouver le fenua : après Manchester, Paris et Los Angeles… 650 escargots sont arrivés à Tahiti, vendredi. « On met les escargots dans des kleenex, et dans des tubes pour les garder dans des conditions assez sèches, mais pas trop. Ensuite on sort tous les escargots de la boite pour les placer dans des aquariums. On les range par espèce, on compte les individus. Des fois il y en a qui naissent en route », explique Trevor Coote, biologiste à la direction de l’Environnement (Diren). 

Ces escargots sont des partulidés, et sont endémiques de l’océan Pacifique. Il en existe plusieurs chacune étant propre à une île, voire, à  une vallée. Autrefois utilisés par les mamas pour la confection de colliers, ils ont disparu dans les années 80. « Ils ont disparu parce qu’on a introduit un escargot carnivore pour faire de la lutte biologique. Parallèlement, les chercheurs anglais, américains, avaient collecté ces escargots vivants pour les élever dans des zoos. Et on s’est rendu compte qu’il restait une dizaine d’espèces qui ont disparu en Polynésie, mais qui étaient toujours vivantes dans les parcs zoologiques », raconte Claude Serra, ingénieur à la Diren. 

Après quelques jours en quarantaine, durant lesquels ils ont été réhydratés et nourris, les mollusques sont réimplantés dans des vallées de Moorea et de Papenoo. Contrairement à l’an dernier où beaucoup n’avaient pas survécu: les partulidés se portent bien.
« Les 650 partulidés sont tous en très bonne santé, ce qui nous vraiment a surpris », confie Don Mc Farlane , biologiste à Auckland, spécialiste des escargots. 
« On a mis les escargots sur une « moquette » de mousse. On en met une quinzaine dans un petit pot et ensuite ils se dispersent. Grâce au numéro sur leurs coquilles, moi je peux continuer de les surveiller », détaille Trevor Coote. 

Si l’expérience est plus concluante, les artisanes ne pourront pas confectionner de nouvelles parures dans un avenir proche… « Je ne pense pas qu’il y en aura assez pour faire des colliers. Il faudrait qu’on arrive à faire disparaître l’escargot carnivore. Et ça c’est beaucoup plus difficile », explique Claude Serra. 
 

(Reportage : Laure Philiber)

Le reportage de Laure Philiber

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