Chantal Galenon : « Les garçons et les filles doivent être éduqués de la même manière »

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L'an dernier, plus de 200 femmes ont subi des violences conjugales en Polynésie. Une problématique récurrente et à laquelle est régulièrement confronté le conseil des femmes. Sa présidente, Chantal Galenon, était l'invitée de notre plateau dimanche soir pour revenir sur la question, alors que le monde célèbrera la journée internationale des droits de la femme demain, 8 mars.

Publié le 07/03/2022 à 10:37 - Mise à jour le 07/03/2022 à 10:42

L'an dernier, plus de 200 femmes ont subi des violences conjugales en Polynésie. Une problématique récurrente et à laquelle est régulièrement confronté le conseil des femmes. Sa présidente, Chantal Galenon, était l'invitée de notre plateau dimanche soir pour revenir sur la question, alors que le monde célèbrera la journée internationale des droits de la femme demain, 8 mars.

En 2018, il y a eu 90 plaintes déposées par des femmes victimes de violences conjugales. L’an dernier, on en dénombrait 208. Est-ce que la crise peut expliquer cette augmentation ou est-ce qu’il y a d’autres facteurs ?

« Oui, on peut dire que tout d’abord, c’est évidemment à cause de la crise parce qu’il y a eu des confinements. Vous avez des femmes, des victimes, qui n’ont pas pu sortir de leur foyer et donc qui ont dû faire des efforts et rester chez elles. Au niveau du conseil des femmes, nous sommes aussi parfois intervenues directement. On appelait directement les présidents du conseil, nous sommes 18 associations, pratiquement 10 000 membres. Il faut savoir aussi que les instances religieuses nous ont beaucoup aidé, surtout dans les îles éloignées. […] La semaine dernière, j’ai rencontré la nouvelle ministre de la condition féminine pour lui dire de mettre d’urgence en place un numéro vert […] et un observatoire sur les violences en général. Aujourd’hui, nous savons qu’il y a de la violence […] et je pense que maintenant, il faut cibler, savoir sur quoi nous devons intervenir. Le conseil des femmes veut construire un centre de la femme polynésienne avec une visée sociale et éducative. Parce que nous voulons agrandir le Pu o te Hau que nous gérons depuis les années 90 mais qui est un peu restreint. Et nous voulons ajouter 20 lits supplémentaires, c’est le premier module, le Fare Vahine, qui va être inauguré cette année, peut-être le 25 novembre. Le deuxième module, qui est le Fare Metua, avec des studios pour les femmes séniors et pour les jeunes femmes étudiantes qui veulent être logées. Et le troisième module, ce sera un grand fare pote avec des conférences, des formations à visée éducative pour aider les filles et les femmes, et surtout pour que nos femmes comprennent que nos enfants, les garçons et les filles, doivent être éduqués de la même manière dans notre société ».

Il manque encore plusieurs millions de francs pacifique pour concrétiser ces projets. Comment allez-vous faire pour rassembler les fonds nécessaires ?

« Actuellement, il nous manque 60 millions de Fcfp. Aussi, je fais appel à de généreux donateurs polynésiens […] mais nous avons fait appel aussi à des mécènes américains qui ont envie d’aider les Polynésiennes ».

Comme chaque année, le Conseil des femmes célèbre la journée internationale des droits de la femme, le 8 mars. Demain mardi, des ateliers de coaching et des animations musicales seront proposés au grand public dans les jardins de l’assemblée. De son côté, la commune de Papeete rassemblera plus de 80 participantes issues des quartiers autours de 8 ateliers de bien-être à la salle polyvalente Pape Ora de Titioro et le CESEC mettra en place des ateliers pratiques sur notre façon de consommer pour un avenir durable. L’évènement sera retransmis sur les réseaux sociaux pour le grand public.

Pour toute information aide et accompagnement juridique ou psychologique : contacter l’APAJ au 40.43.20.41 – 87.76.52.50 – 87.24.12.22 – 87.79.21.12 et [email protected] Page Facebook : Apajpf

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