Bien s’alimenter pendant le confinement : penser à s’organiser

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Le confinement change nos modes de vie et notamment notre alimentation. Nous n’avons pas accès aux mêmes produits, nous avons de nouvelles contraintes, mais aussi plus de temps pour cuisiner. Plus d'explications avec Teuri Teururai-Ly Kui, diététicienne et nutritionniste, membre de l'Association des Diététiciens de Polynésie française.

Publié le 19/04/2020 à 10:52 - Mise à jour le 19/04/2020 à 10:52

Le confinement change nos modes de vie et notamment notre alimentation. Nous n’avons pas accès aux mêmes produits, nous avons de nouvelles contraintes, mais aussi plus de temps pour cuisiner. Plus d'explications avec Teuri Teururai-Ly Kui, diététicienne et nutritionniste, membre de l'Association des Diététiciens de Polynésie française.

TNTV : Nos habitudes alimentaires ont changé avec le confinement, il y a moins de marchés, il n’y a pas de vendeurs au bord des routes, des boutiques sont fermées… Comment fait-on pour éviter de manger uniquement des pâtes et du riz ? Et quelles sont les conséquences de cette alimentation un peu monocorde ?
Teuri Teururai-Ly Kui : « Alors, si nous disposons d’assez de ressources financières, bien-entendu avant tout, il nous est possible de nous approvisionner tout en respectant ces règles de confinement dans les enseignes ouvertes ayant l’autorisation.
Pour pouvoir manger varié, on peut déjà commencer par organiser nos repas et préparer à l’avance le menu de la semaine qui va ensuite constituer la base de notre liste de courses. Ensuite, pour éviter de manger les féculents qui sont le plus souvent très faciles à cuisiner, on peut donc utiliser ce temps de préparation de repas pour faire des repas plus élaborés et peut-être pour inclure des aliments que l’on ne connait pas, tout en s’amusant avec nos enfants également qui sont à domicile avec nous. »

Et que va-t-il se passer si on continue à manger surtout des pâtes et du riz pendant plusieurs semaines ?
« Si on continue sur cette lancée, ce qui risque de nous guetter si nous n’avons pas une activité physique adaptée à notre santé, c’est tout simplement la prise de poids. On pourra éventuellement parler de carences, mais c’est vraiment dans des cas très extrêmes où la personne ne pourra pas accéder à des fruits et légumes qui sont les principales sources de vitamines. Et ces manques de vitamines vont avoir pour effet principalement une grande fatigue et peut-être aussi une perte de motivation, qui vont être les choses les plus visibles en tout cas. »

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Justement, quand on est en confinement, on s’ennuie, on grignote, on mange un petit peu toute la journée, comment peut-on éviter ça ?
« Ce qu’on peut faire, pour éviter cela, c’est vraiment l’organisation. Avant le confinement, nous avions une vie qui était rythmée par le temps, le temps du travail ou le temps des activités des enfants, et ce temps n’est plus comblé. Donc ce que l’on peut faire, c’est réellement de s’organiser, de mettre en place des rituels, de mettre en place des nouvelles habitudes qui sont adaptées à ce confinement et aux personnes qui vivent avec nous. Dans ces nouvelles habitudes, on peut y inclure le temps de préparation des repas qu’on a tendance à négliger en temps normal. Et avant ce temps de préparation, ce qui est vraiment le plus important, c’est la réflexion. Si nous sommes vraiment dans des conditions de précarité extrême, malgré les aides sociales, les aides des associations… -que je tiens d’ailleurs à saluer, on peut au moins prendre ce temps de réflexion sur nos habitudes, et de percevoir au niveau de notre corps si ces habitudes-là nous permettent vraiment d’être dans un bien-être.
Avant même de parler de santé, le message que je souhaite faire passer à notre population, pour vraiment inclure tout le monde, c’est vraiment de se recentrer sur nos ressentis : ‘est-ce que cette alimentation que j’ai, me permet de bouger avec facilité, me permet d’être en joie ?’ Si ce n’est pas le cas, à ce moment-là, les ressentis que l’on a qui sont plutôt désagréables, vont nous montrer qu’il est temps de faire un changement. Et ce changement, on pourra éventuellement le faire après le confinement, si les moyens ne nous le permettent pas actuellement. »

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