Attaque terroriste à Nice : les réactions au fenua

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L'attaque au couteau qui a fait trois morts, ce jeudi dans une basilique du centre de Nice, a ému le fenua. Voici les réactions de Mgr Jean-Pierre Cottanceau, père Christophe et le maire Michel Buillard, dont la ville de Papeete est jumelée à celle de Nice.

Publié le 29/10/2020 à 16:35 - Mise à jour le 30/10/2020 à 10:35

L'attaque au couteau qui a fait trois morts, ce jeudi dans une basilique du centre de Nice, a ému le fenua. Voici les réactions de Mgr Jean-Pierre Cottanceau, père Christophe et le maire Michel Buillard, dont la ville de Papeete est jumelée à celle de Nice.

« Une fois de plus, la haine a frappé », écrit Mgr Cottanceau dans un message de condoléances, après l’attaque au couteau survenue ce jeudi en l’église Notre-Dame de l’Assomption de Nice. « D’abord trois personnes qui, dans une église, venaient prier ou accomplir leur service de sacristie. Elle a frappé les familles de ces trois personnes et je veux par ces quelques mots leur exprimer toute notre tristesse et notre sympathie en ce moment de douleur et de peine. Elle a frappé une communauté chrétienne touchée au cœur par cet acte inhumain. Elle a frappé au-delà des appartenances religieuses une ville et une population déjà durement marquée par des attaques terroristes. Elle a frappé un pays tout entier dans les valeurs qu’il essaie tant bien que mal de mettre en œuvre : la liberté religieuse, le respect des différences vécu dans la fraternité. Elle a frappé l’Église, qui une fois de plus voit certains de ses fidèles mis à mort à cause de leur foi. Ma pensée va vers Mgr Marceau, évêque de Nice, vers tous ses collaborateurs, vers le pasteur de cette paroisse et ses fidèles. Cette haine n’a pas frappé aveuglément, mais de façon précise, visant des personnes qui, comme le père Hamel en 2016, voulaient vivre leur foi, cette foi en un Dieu qui appelle non pas à tuer la vie, mais à aimer pour donner la Vie. (…) Ensemble, redoublons notre prière pour que cette haine ne vienne pas enlaidir nos cœurs, et que le Christ qui souffre avec nous dans son corps qui est l’Église, nous aide à devenir ensemble des ouvriers de paix, selon l’esprit des béatitudes que nous entendrons en cette fête de Tousssaint », confie l’archevêque de Papeete avant de demander que le glas des églises soit sonné à 15 heures ce jeudi.

« Quel est ce Dieu qui demande à ce qu’on tue ses frères humains ? »

Père Christophe, vicaire de la cathédrale de Papeete

Pour père Christophe, le vicaire de la cathédrale de Papeete, ce drame « nous renvoie 4 ans en arrière, avec l’assassinat du père Hamel », en juillet 2016 dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray. Il pose la question : « Quel est ce Dieu qui demande à ce qu’on tue ses frères humains ? Ce n’est pas le Dieu auquel nous croyons, toute religion confondue. Et je dirais que c’est davantage l’œuvre de Satan. Ceux qui causent ces actes-là sont dans l’erreur, parce que Dieu ne demande pas qu’on tue ses frères humains. Dieu est créateur de l’homme. Il n’a qu’un désir, c’est que l’homme soit vivant. »

« Nous sommes en communion, en prière avec les familles d’abord, mais aussi avec toute la communauté catholique de France, parce qu’il faut bien reconnaître qu’ici nous sommes privilégiés, poursuit père Christophe. On a une concorde entre les différentes religions, entre les croyants et nous sommes dans un pays où règne encore la paix. Et nous prions pour que la France puisse retrouver cette sérénité, cette paix, avec une communion entre tous ceux qui croient en Dieu, quelle que soit leur confession, quelle que soit leur appartenance, ce Dieu qui est un Dieu qui aime l’humanité, et rappeler à tous et à chacun qu’on ne peut pas croire en Dieu si on ne croit pas en l’homme. »

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Papeete en deuil

À Papeete, où les drapeaux de la commune ont été mis en berne, « on est blessé dans notre chair », souffle le maire Michel Buillard. « Et en tant que ville jumelée, on doit être solidaire par rapport à des événements aussi difficiles. Papeete est en deuil aujourd’hui. Je voudrais apporter mon soutien fraternel, au nom de nos élus, de la population de Papeete, aux Niçois et au premier d’entre eux, le maire de Nice, notre ami Christian Estrosi. Ce n’est pas la première fois que Nice doit faire face à un événement aussi difficile, donc nous sommes sous le choc. Et je voudrais également dire que ce n’est pas cette idéologie mortifère qui viendra abattre les fondements de la société française. Nous sommes tous unis dans ce combat. Il faut qu’on reste debout, comme certains l’ont dit. Et puis je le fais en tant que maire de Papeete et en tant que Polynésien également pour apporter mon soutien moral aux Niçois. »

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